Le 16 novembre 2024, le Gabon est le théâtre d’un référendum crucial concernant une nouvelle Constitution, fortement encadré par un couvre-feu prolongé. Cette mesure vise à assurer un déroulement paisible du vote et à apaiser les tensions politiques qui règnent à la suite du coup d’État ayant porté le général Brice Oligui Nguema au pouvoir. Alors que les opposants critiquent un texte qu’ils qualifient de biaisé, les partisans appellent à avoir foi en l’avenir en votant oui.
Ce référendum intervient dans un contexte délicat où la légitimité du nouveau pouvoir est encore fragile. En effet, après la chute de l’ancien président Ali Bongo, une junte militaire a pris les rênes du pays, promettant un retour à l’ordre civil. Cependant, des promesses de développement s’opposent à des préoccupations concernant la transparence du processus électoral.
Couvre-feu renforcé : un climat de sérénité requis
Le gouvernement gabonais a décidé de resserrer les horaires du couvre-feu, reculant son début à 5 heures du matin au lieu de 2 heures, et ce, durant toute la période électorale. Cette décision a été révélée lors d’une émission spéciale de la chaîne publique Gabon 24, soulignant ainsi la priorité accordée à la sécurité du processus. « Se déroule dans un climat de quiétude et de paix »
, telle est l’ambition affichée par les autorités.
Beaucoup s’interrogent sur la durée de ce couvre-feu : sera-t-il levé avant ou après la publication des résultats, dont le ministère de l’Intérieur a promis qu’ils seraient disponibles rapidement, sans préciser de date ni d’horaire ?
Des élections cruciales avec des enjeux de taille
Avec 2 835 bureaux de vote ouverts jusqu’à 18 heures le jour du référendum, l’importance de cet événement est significative. Le dépouillement des votes sera supervisé par le ministère de l’Intérieur, garantissant ainsi l’intégrité du processus. Si la Constitution est adoptée, la prochaine étape consistera à organiser une élection présidentielle, prévue pour août 2025, marquant ainsi une transition décisive après plus de cinquante ans de domination de la dynastie Bongo.
Les citoyens se rendent aux urnes avec des sentiments partagés. Les opposants perçoivent la nouvelle Constitution comme un instrument au service des ambitions personnelles du général Oligui, tandis que ses partisans plaident en faveur d’un futur radieux pour le pays. Les enjeux sont donc considérables, car un échec de cette réforme constitutionnelle pourrait retarder le processus de retour aux institutions civiles.
Un contexte politique volatile
Ce référendum est encadré par une succession d’événements tumultueux, notamment l’annonce de la réélection controversée d’Ali Bongo en août 2023, qui avait suscité des accusations de fraude. C’est après cette proclamation que le Comité pour la transition et la restauration des institutions avait interrompu les activités du gouvernement, invoquant la « fin du régime Bongo »
. Le nouveau général au pouvoir a promis une « prospérité » pour le Gabon, pays dont les ressources en pétrole sont abondantes, mais qui souffre d’un lourd endettement.
La position du général Oligui est délicate : il doit jongler entre le souhait de rendre le pouvoir aux civils, tout en affirmant ses ambitions personnelles. La manière dont ce référendum sera accueilli par la population pourrait déterminer l’avenir politique du Gabon pour les années à venir.
En conclusion, l’issue de ce référendum pourrait réorienter le paysage politique du Gabon et dessiner les contours d’une transition vers une démocratie stabilisée, ou au contraire, enflammer un climat déjà tendu si les résultats ne sont pas jugés légitimes. L’attention des Gabonais est désormais tournée vers les urnes, dans l’attente de changements significatifs.
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