Le coup de tonnerre électoral du Pastef au Sénégal
Au Sénégal, le paysage politique est en pleine mutation. Lors des législatives anticipées tenues le 17 novembre 2024, le parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dirigé par le premier ministre Ousmane Sonko, a connu un succès retentissant. De fortes prévisions indiquent que le parti pourrait rafler plus de 129 sièges sur les 165 disponibles à l’Assemblée nationale, marquant ainsi un tournant significatif après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle de mars dernier.
Les élections d’un nouveau souffle
L’atmosphère entourant ces législatives a été décrite comme « pacifique et sereine » par la Commission électorale nationale autonome. Cette élection a rassemblé un électorat déterminé et a été marquée par une participation de 49,72%. D’après les analyses de Vie-Publique.sn, la victoire manifeste de Pastef semble s’étendre à tous les principaux bassins d’électeurs, y compris la banlieue de Dakar, Thiès, Djourbel et Mbacké, ne laissant que quatre départements dans l’opposition. « C’est une razzia »,
a commenté le quotidien L’Observateur, témoignant du bouleversement que représente ce résultat pour le paysage politique sénégalais.
Un nouveau chapitre politique
Depuis les législatives de 1988, jamais un parti n’avait atteint un tel niveau de succès sans pour autant former de coalition. L’historien et politologue Papa Fara Diallo, maître de conférences à l’université Gaston-Berger, a souligné l’importance de cette élection, affirmant que « ce triomphe électoral du président et du premier ministre marque une rupture ». Ce tournant met fin à un mode de gouvernance qui, depuis l’indépendance en 1960, avait été maintenu par les différents présidents successifs.
Les acteurs de l’opposition, face à cette nouvelle donne, ont rapidement reconnu leur défaite. Des figures emblématiques telles que Barthélemy Dias, maire de Dakar, l’ex-premier ministre Amadou Ba et l’ancien président Macky Sall, ont été promptes à saluer le Pastef, confirmant ainsi le rapport de force qui s’est opéré en à peine un an. En effet, ces personnalités politiques, autrefois dominantes, avaient vu leur ascendente décrochée face au duo Sonko-Faye, qui, emprisonnés il y a peu, ont su tirer leur épingle du jeu dans un contexte évolutif.
Le futur sur fond de changement
L’alliance entre les élections récentes et les attentes de la population suggère un désir de renouveau et une quête de réformes dans le pays. Les électeurs semblent avoir délibérément plébiscité le Pastef, reflétant des ambitions collectives pour un Sénégal où l’éthique et le travail sont au cœur des engagements politiques. Avec une majorité, Ousmane Sonko se trouve à un tournant crucial, où ses décisions pourraient soit renforcer sa position, soit soulever de nouvelles questions sur sa capacité à diriger un pays avec des attentes élevées.
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