Une tension palpable s’installe à la frontière mauritano-malienne suite à un incident violent survenu le 8 mars 2025. Des migrants, récemment expulsés, ont pris d’assaut un poste de police à Gogui Zemal, lançant des projectiles avant d’y mettre le feu. Cet événement illustre une situation critique alors que la Mauritanie intensifie ses opérations de refoulement de migrants en situation irrégulière, provoquant des réactions vives tant sur le terrain qu’auprès des organisations non gouvernementales.
Dans une récente escalade des tensions, les autorités mauritaniennes ont été confrontées à une violente réaction de migrants qui, après avoir été expulsés, ont attaqué un poste de police. Selon des sources sécuritaires, ces événements se sont déroulés à Gogui Zemal, une région sensible près de la frontière du Mali. Des vidéos, non vérifiées par l’Agence France-Presse, ont circulé sur les réseaux sociaux montrant l’intervention des forces de sécurité, qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour maîtriser la foule. Cette situation souligne le climat d’insécurité croissant qui entoure la question des migrations en provenance de l’Afrique subsaharienne.
Rapport de la Mauritanie sur les expulsions de migrants
Le gouvernement mauritanien, par la voix de son porte-parole Houssein Ould Meddou, a défendu ce qui a été qualifié de « travail de routine des services de sécurité ». Cette vaste opération de refoulement vise à gérer les migrants n’ayant pas régularisé leur statut. Il a déclaré que les expulsés étaient renvoyés vers les frontières par lesquelles ils sont entrés, sans fournir de détails sur le nombre d’individus concernés.
« Au cours de la semaine écoulée, nous avons démantelé quatre réseaux de trafic de migrants issus de cinq nationalités », a-t-il ajouté, insistant sur le rôle que joue la Mauritanie dans « la lutte contre l’immigration clandestine ». Ces réseaux, selon le gouvernement, mettent en péril la vie des migrants avec des embarcations souvent vétustes, entraînant des tragédies en haute mer, comme le démontre tragiquement le naufrage qui a récemment coûté la vie à plusieurs personnes.
Réactions des ONG et des militants
Face à ces pratiques, des voix s’élèvent pour dénoncer les conditions d’arrestation des migrants. Kory Sneïba, membre de l’association SOS Esclaves, a exprimé son indignation dans une vidéo, soulignant que « ces migrants ne devraient pas être arrêtés dans des conditions inhumaines ». Il appelle à des mesures respectueuses des droits humains lors des expulsions, déclarant que les opérations de refoulement « devraient se dérouler dans le respect de la dignité humaine ».
Situation des migrants maliens
En réaction à ces événements, Le ministère des Maliens établis à l’extérieur a émis un communiqué, alertant sur l’arrivée récente de nombreux compatriotes au poste frontalier et confirmant que leur situation était en cours de gestion par les autorités des deux pays. Les responsables maliens ont demandé aux migrants de « rester calmes », tandis que des manifestations ont été organisées, incitant à une prise de conscience sur le sort des migrants.
Ces revendications et actions témoignent d’une inquiétude croissante au sein des sociétés civiles, non seulement sur le traitement des migrants, mais également sur la nécessité d’adresser les causes profondes de l’émigration, notamment les conflits et la pauvreté dans les pays d’origine.
Dans ce contexte de crise humanitaire, le sort des migrants demeure au cœur des préoccupations. Les actions des autorités mauritaniennes et maliennes, ainsi que les réactions des ONG, soulignent la complexité des enjeux migratoires en Afrique de l’Ouest. L’impératif d’une approche humaine et solidaire se fait pressant pour éviter que d’autres tragédies ne viennent endeuiller les côtes méditerranéennes.
Mots-clés: Mauritanie, migrants, expulsions, Gogui Zemal, droits humains