Dans les rues d’Abidjan en 2019, des centaines de fans de DJ Arafat, surnommés les « chinois », se sont réunis pour lui rendre hommage. Vêtus de tee-shirts blancs à son effigie, ils ont déposé des fleurs devant la stèle érigée en son honneur dans le quartier d’Angré 7e Tranche. Il y a cinq ans, la légende du coupé-décalé avait trouvé la mort dans un tragique accident de moto sur l’une des artères de ce quartier alors qu’il quittait le Selfie Bar, la discothèque qu’il avait inaugurée en 2015.
La marche blanche, organisée par Tina Glamour, la mère de feu DJ Arafat, se voulait discrète cette année, avec un recueil sur le lieu de l’accident et un concert au Desaltero, le bar géré par elle, en l’absence de personnalités officielles. Cependant, les fans ont ressuscité l’esprit de l’artiste avec des chants et des danses. DJ Arafat reste une figure emblématique du coupé-décalé en Côte d’Ivoire et son influence perdure parmi les artistes locaux, comme le confirme Franck-Alcide Kacou, directeur général d’Universal Music Africa.
Malgré son décès, la popularité de DJ Arafat reste intacte, comme en témoignent les chiffres de streaming sur les plateformes en ligne. Son héritage musical continue d’inspirer de nouveaux styles comme le maïmouna et le biama, émergés en 2021. Ces genres musicaux cherchent à renouveler le coupé-décalé tout en soulignant l’influence durable de DJ Arafat. La tradition des défis de danse sur les réseaux sociaux comme TikTok a contribué à populariser ces nouveaux styles auprès des jeunes auditeurs.
Malgré l’évolution du coupé-décalé depuis la disparition de DJ Arafat, sa place reste prépondérante dans la musique ivoirienne. La fondation Arafat DJ for Ever envisage même la création d’un musée dédié à la vie et à l’œuvre de l’artiste, tandis que les fans réclament un festival annuel en son honneur. DJ Arafat, le « Président de la Chine », demeure une figure incontournable du patrimoine culturel de la Côte d’Ivoire, symbolisant à jamais l’âge d’or du coupé-décalé.
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