La crise alimentaire au Soudan atteint des niveaux alarmants, affectant plus de 25 millions de personnes. Les forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide utilisent des stratégies dévastatrices qui affament la population. Des experts des Nations unies dénoncent cette situation inédite, affirmant que jamais dans l’histoire moderne tant d’individus n’ont souffert de la faim. L’appel à l’aide humanitaire s’intensifie au moment où la guerre, qui dure depuis avril 2023, continue de faire des ravages.
Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée du Soudan, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), anciennement sous le commandement du général Mohammed Hamdan Daglo, a pris une ampleur tragique. Cette guerre fratricide a conduit à des dizaines de milliers de pertes humaines et à des déplacements massifs, touchant plus de 10 millions de personnes. Dans ce cadre, la situation humanitaire s’est détériorée de façon spectaculaire. Les experts des Nations unies confirment que 97 % des déplacés et des civils demeurant sur place font face à des niveaux de faim extrema.
Des niveaux de famine inédits au Darfour
Dans le camp de déplacés de Zamzam, situé près de la ville d’El-Fasher au Darfour, la famine a été officiellement déclarée. C’est le degré le plus sévère selon les normes établies par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Environ 500 000 personnes, ayant fui les combats, se retrouvent dans des conditions de vie désastreuses. Les intervenants soulignent que d’autres camps au Soudan sont également sous la menace de la famine. Comme l’a dit un expert, « pour que la famine au Soudan prenne fin, il faut que les FSR et les FAS cessent immédiatement d’entraver l’acheminement de l’aide »
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La nécessité d’un engagement international
Les experts appellent à un arrêt des attaques contre les civils et à la cessation du soutien financier et militaire aux factions en conflit de la part de la communauté internationale. En effet, une très grande partie de la population soudanaise, soit deux tiers, habitent en milieu rural, où leurs moyens de subsistance sont désormais anéantis par la guerre. Le soutien agricole s’avère vital et, selon les experts, « nous exhortons les autorités à protéger les activités agricoles en soutenant les comités de protection des cultures ».
Un manque d’engagement des donateurs
La consternation s’accroît face à l’indifférence des gouvernements et des donateurs internationaux. Selon les experts, les promesses d’assistance ne se traduisent pas dans les faits, le plan de réponse humanitaire de l’ONU ne recevant qu’un financement de 50,8 % alors que les besoins sont estimés à 1,44 milliard de dollars. Avant le conflit, déjà deux tiers de la population vivaient dans une pauvreté extrême, mais la situation ne fait que s’aggraver. Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, a déclaré : « Aujourd’hui encore plus de personnes sont confrontées à la perspective d’un dénuement total. »
Réflexions finales sur la crise alimentaire
Alors que la guerre ravage le Sudân, les experts des Nations unies appellent à une action omniprésente et urgente pour contrer cette crise humanitaire. La souffrance de millions d’individus pourrait être atténuée par des efforts concertés pour endiguer les violences, faciliter l’acheminement de l’aide et garantir des conditions de vie décentes. Il est impératif que les différentes parties prenantes prennent la mesure de l’ampleur de cette tragédie et agissent en conséquence.
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