Médiation en cours entre le régime militaire au Niger et la communauté internationale
Le régime militaire au Niger, qui est issu d’un coup d’État survenu le 26 juillet dernier, a demandé au Togo de jouer le rôle de médiateur dans ses négociations avec la communauté internationale. Cette demande intervient alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a imposé des sanctions financières sévères au Niger pour pousser les militaires à rétablir l’ordre constitutionnel.
Le ministre nigérien de la défense, le général Salifou Moby, s’est rendu à Lomé, la capitale togolaise, où il s’est entretenu avec le président Faure Gnassingbé. Le général Moby a vivement critiqué les sanctions imposées par la CEDEAO, les qualifiant de « cyniques ». Il a également exprimé sa gratitude envers le Togo pour avoir maintenu le dialogue avec le régime militaire nigérien, contrairement à de nombreux autres pays.
Malgré sa propre appartenance à la CEDEAO, le Togo a pris plusieurs initiatives unilatérales pour dialoguer avec le régime militaire nigérien. Le général Moby a affirmé que le Niger restait ouvert malgré les mesures prises pour limiter les échanges avec certains pays. Il a demandé au président togolais d’agir en tant que médiateur pour faciliter le dialogue entre le Niger et ses partenaires internationaux.
La France, ancienne puissance coloniale du Niger, est également impliquée dans cette situation. Suite au coup d’État, la France a engagé un bras de fer avec le régime militaire et a commencé à retirer ses 1 500 soldats présents dans le pays, à la demande du gouvernement nigérien. Le général Moby a demandé au Togo d’être garant de cet accord de retrait militaire français, qui se déroule progressivement et normalement.
Le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, a confirmé que son pays était prêt à jouer le rôle de facilitateur dans le dialogue entre le Niger et la communauté internationale. Il a remercié le général Moby de l’avoir désigné, aux côtés des États-Unis, comme pays garant du retrait des forces françaises. Il convient de noter que le Togo a régulièrement tenté de se positionner en tant que médiateur dans la région. En 2022, par exemple, il a participé aux efforts de libération de soldats ivoiriens retenus prisonniers à Bamako, au Mali, après avoir été accusés d’être des mercenaires.
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