samedi 23 novembre 2024
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Ahmed Hachani, le premier ministre tunisien, fils d’un putschiste et fervent monarchiste, révèle ses véritables intentions !

Ahmed Hachani, nouveau premier ministre tunisien, a été nommé par le président Kaïs Saïed dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 août. Retraité de la Banque centrale tunisienne et inconnu du grand public, il remplace Najla Bouden, en poste depuis près de deux ans. La nomination d’Hachani soulève des questions, notamment en raison de son histoire familiale et de ses positions politiques. En effet, sur son compte Facebook – maintenant supprimé – il exprimait son soutien à la monarchie beylicale, un système de pouvoir dynastique, ainsi que son rejet du régime républicain et du premier président de la Tunisie, Habib Bourguiba.

La famille d’Hachani a une histoire liée à la monarchie tunisienne. Son arrière-petit-fils, Ali III Bey, a régné sous le protectorat français jusqu’au début du XXe siècle. Cependant, lorsque la République a été proclamée en 1957 et que Bourguiba a été élu président, la dynastie husseinite a été destituée et chassée du pouvoir. Le père d’Hachani, Salah, a ensuite rejoint un groupe d’anciens résistants et d’officiers pour préparer un coup d’Etat contre Bourguiba en 1962. Cependant, le complot a été découvert et Salah Hachani a été exécuté, laissant Ahmed et ses frères et sœurs vivre avec leur mère, Thérèse Le Gall, une Française d’origine bretonne.

La famille Hachani a connu de nombreux obstacles après l’exécution de Salah. Ils ont été chassés de leur maison et les enfants ont subi des moqueries de la part de leurs instituteurs. Malgré cela, Thérèse Le Gall a réussi à trouver du travail et à subvenir aux besoins de ses enfants. Après la révolution tunisienne, la famille a déposé un dossier auprès de l’Instance vérité et dignité pour obtenir justice pour leur père. En 2013, la dépouille de Salah Hachani a été remise à la famille, mais son enterrement dans le cimetière des Martyrs a été refusé car il était encore considéré comme un putschiste.

La carrière d’Ahmed Hachani s’est déroulée principalement à la Banque centrale de Tunisie, où il a travaillé jusqu’à sa retraite en 2017. Il a exprimé ses positions politiques sur son compte Facebook personnel, notamment son soutien tardif à Kaïs Saïed. Il a également critiqué l’héritage de Bourguiba et exprimé sa méfiance envers les « ultraféministes » et le « danger islamiste », tout en rêvant d’une Tunisie où la monarchie beylicale serait toujours en vie.

La nomination d’Ahmed Hachani en tant que premier ministre suscite des interrogations quant à ses convictions politiques et à son engagement en faveur de la démocratie. Elle intervient également un jour avant la commémoration du 120e anniversaire de Habib Bourguiba, ce qui peut être perçu comme une provocation. Le président Saïed, quant à lui, continue de susciter des interrogations quant à ses intentions et à la direction qu’il souhaite donner à la Tunisie.

Mots-clés: président tunisien Kaïs Saïed, premier ministre Ahmed Hachani, Najla Bouden, Banque centrale tunisienne, Habib Bourguiba, dynastie husseinite, monarchie beylicale, république tunisienne, coup d’Etat, histoire familiale, éxecution, Thérèse Le Gall, Institut vérité et dignité

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