Twitter se retire du code de bonnes pratiques en matière de désinformation en ligne de l’Union Européenne (UE) mais reste soumis aux nouvelles règles strictes de l’UE qui entreront en vigueur en août prochain, selon le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton. Le code de bonnes pratiques, lancé en 2018, est signé par une trentaine de groupes tels que Meta, Google, Twitter, Microsoft, TikTok, ainsi que des professionnels de la publicité, des fact-checkeurs et des organisations non gouvernementales (ONG). Il contient une quarantaine d’engagements visant notamment à mieux coopérer avec les fact-checkeurs et à priver de publicité les sites diffusant des infox. Jusque-là, le réseau social n’avait fourni que peu d’efforts pour respecter ce code de bonne conduite.
Depuis qu’il a acheté Twitter il y a six mois, Elon Musk a assoupli la modération des contenus problématiques, et semble avoir amplifié la voix de propagateurs notoires de désinformation sur la plateforme. Twitter a expliqué préférer faire appel à sa propre communauté d’internautes plutôt qu’à des fact-checkeurs. Une source européenne a précisé que Twitter ne fournissait que peu d’efforts pour respecter le code de bonne conduite. Pour un responsable de la Commission européenne, si Elon Musk n’est pas sérieux sur le code, mieux vaut qu’il le quitte.
L’adhésion au code reste volontaire, mais les plates-formes ne peuvent pas se soustraire au DSA, la nouvelle loi sur les services numériques entrée en vigueur à la mi-novembre dans l’UE, qui contraint les plates-formes à déployer des efforts pour réduire les risques de désinformation et prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 6 % de leur chiffre d’affaires mondial si elles violent les règles sur les contenus illégaux. Elles pourraient même être interdites d’opérer au sein de l’Union européenne si leurs infractions venaient à se répéter. Thierry Breton a affirmé que « nos équipes seront prêtes à faire appliquer la loi ».
Twitter a été critiqué par la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la transparence, Vera Jourova, qui s’est dite « de plus en plus mal à l’aise sur Twitter », en raison de la propagande russe sur cette plateforme. Elle s’est également inquiétée de constater que Twitter manquait de personnel dévolu à la lutte contre la désinformation, après les licenciements massifs opérés par Musk.
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