Les fans fictifs et les groupes artificiels ont été le décor de l’escroquerie de Michael Smith, un citoyen américain arrêté le 4 septembre suite à une enquête de la justice fédérale américaine. Selon les rapports du New York Times, il est accusé d’avoir mis en ligne des centaines de milliers de titres créés par Intelligence Artificielle sur des plateformes telles que Spotify et Apple Music, et d’avoir orchestré une fraude massive en les faisant écouter en boucle par des faux comptes. Cette supercherie lui aurait rapporté au moins 10 millions de dollars de droits d’auteur, au détriment des musiciens et des compositeurs légitimes.
Smith aurait délégué la mise en place de ce vaste stratagème de fraude à des partenaires inconnus, lesquels l’aidaient à produire un nombre vertigineux de titres chaque semaine. Le fraudeur utilisait un logiciel pour créer des faux noms de pistes avant de les publier en ligne. De plus, il a acheté des milliers d’adresses e-mails, sous-traitées à des tiers à l’étranger, pour créer des faux comptes d’auditeurs chargés de faussement écouter sa musique. En combinant ces comptes automatisés avec l’utilisation de VPN pour simuler des connexions provenant de différents pays, Smith a réussi à générer un nombre impressionnant d’écoutes.
Cette arnaque a été planifiée avec soin. Smith envisageait dès 2017 des revenus colossaux résultant du fonctionnement automatisé de son système de faux écoutes. Malgré les avertissements des plates-formes musicales et des distributeurs, il niait farouchement toute fraude, se présentant comme victime d’accusations infondées. Cependant, la justice a finalement rattrapé l’escroc, le menaçant de jusqu’à vingt ans d’emprisonnement pour les charges qui pèsent sur lui.