La nouvelle Commission européenne, dévoilée le 17 septembre, illustre des dynamiques profondément enracinées au sein de l’Union. Assurée par Ursula von der Leyen, cette composition révèle une réorganisation significative des rapports de force entre les États membres, tout en témoignant de la montée des mouvements politiques de droite. Malgré un déséquilibre notoire en matière de genre, avec seulement onze femmes sur vingt-sept commissaires, elle prouve sa détermination à affirmer son autorité dans un contexte complexe.
Au cœur des bouleversements récents, la présidente von der Leyen se distingue par sa volonté d’établir un pouvoir sans équivoque. L’éviction de Thierry Breton, remplacé par Stéphane Séjourné, en dit long sur sa capacité à naviguer dans des relations tendues avec certains États. Ce changement de commissaire, perçu comme un signe de désapprobation envers la France, révèle la force qu’elle exerce, particulièrement face aux critiques. À présent, elle doit construire une coopération efficace avec Antonio Costa, son homologue portugais, pour renforcer l’unité de la Commission.
Un Collège de Commissaires Dominé par la Droite
Ursula von der Leyen, provenant de la CDU allemande, contrôle une Commission largement dominée par des membres de droite, avec treize commissaires issus du Parti populaire européen (PPE). Ce constat s’accompagne d’une tendance inquiétante : l’inclusion de représentants des partis d’extrême droite, comme l’Italien Raffaele Fitto et l’Autrichien Magnus Brunner. Ces choix montrent une volonté de von der Leyen de représenter des voix variées, même celles traditionnellement perçues comme polarisantes, ce qui pourrait engendrer des tensions internes et influencer les décisions européennes.
Répercussions de la Guerre en Ukraine
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, le poids des pays d’Europe centrale et orientale semble se renforcer, au détriment de l’Allemagne et de la France. La Pologne gagne un poste stratégique en obtenant le commissaire au budget, tandis que les pays baltes s’illustrent dans la politique de sécurité et d’extérieur, avec l’Estonienne Kaja Kallas à la tête des affaires étrangères. Ces nominations indiquent une évolution dans l’équilibre des pouvoirs au sein de l’Union, marquant une montée en puissance des nations traditionnellement en marge des décisions clés.
Défis pour la France et Nouveaux Horizons pour Séjourné
Pour la France, cette réorganisation est un coup dur, car elle perd un commissaire ayant, fait notable, un bilan positif au sein de l’Europe. Néanmoins, Paris a réussi à obtenir un poste de vice-président et un portefeuille essentiel, celui de la stratégie industrielle. Ce dernier reflète l’ambition d’une Europe souveraine que défend Emmanuel Macron. Reste à voir si Stéphane Séjourné, bien que familiarisé avec les rouages européens, saura rivaliser avec des commissaires chevronnés comme Valdis Dombrovskis et Maros Sefcovic, tout en s’affranchissant du stéréotype qui le présente comme un proche de Macron.
Perspectives d’Avenir et Enjeux Cruciaux
Le chemin à suivre s’annonce complexe. L’Europe doit faire face à des défis majeurs d’investissement et de compétitivité, exacerbés par un récent rapport de Mario Draghi. La réussite de Séjourné pourrait s’avérer cruciale, non seulement pour la France, mais également pour l’avenir de l’Union européenne dans son ensemble. Les enjeux sont élevés, et il est impératif que la Commission parvienne à créer une synergie efficace pour relever ces défis avec succès.
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