Une région dévastée. Tel est le spectacle offert par la bande de Gaza vue du ciel à 500 mètres d’altitude. Des bâtiments et des maisons en ruine, écrasés en blocs et quartiers sur des kilomètres ; le gris des décombres se mêlant au jaune sable des routes et rues jadis animées. De temps en temps, se dessine la silhouette presque surréaliste d’un édifice encore debout, préservé de la tempête de fer et de feu qui a frappé le territoire palestinien. La campagne n’est pas épargnée. Les fermes ont été balayées par le raz-de-marée de destructions, contrastant brutalement avec la végétation luxuriante du côté israélien, qui semble encercler le territoire palestinien.
Le mardi 9 avril, une opération de largage d’aide humanitaire a été mise en place au-dessus de la bande de Gaza, mobilisant 16 avions, dont deux de l’escadron franco-allemand Rhin/Rhein : un KC-130 de la Luftwaffe et un C-130 J de l’armée de l’air française, à bord duquel un reporter du journal « Le Monde » a été autorisé à embarquer. Cette initiative internationale impliquait au moins 8 pays, répondant ainsi à l’appel de la Jordanie en prévision de l’Aïd.
Cet événement marque la quinzième mission franco-allemande en soutien à la bande de Gaza, mise en place dans un contexte de destructions massives causées par les bombardements israéliens. Pour les militaires présents, habitués aux zones de conflit, la découverte de l’ampleur des dégâts a été bouleversante. Comparant la situation à d’autres zones de guerre comme Mossoul ou Rakka, certains ont exprimé leur choc face à la détresse des populations coincées au cœur des combats.
L’opération a évolué suite aux demandes de la Jordanie, passant d’une aide ponctuelle à un largage massif directement en faveur des civils, dans un contexte de restrictions aux points de passage imposées par Israël. Ce geste humanitaire sans précédent souligne la solidarité internationale envers les habitants de la bande de Gaza, victimes de la violence et de la destruction.