La présence du chanteur Médine lors de l’université d’été d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au Havre a suscité une vive polémique. En effet, ce dernier s’est illustré récemment par des propos douteux à l’encontre de l’essayiste Rachel Khan, en faisant référence à la déportation de ses grands-parents juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette pratique abjecte de jeux de mots en lien avec la Shoah rappelle celle de Jean-Marie Le Pen avec son fameux « Durafour crématoire ».
Cette situation souligne la dérive constante d’une certaine gauche face à l’antisémitisme en France. En soutenant Médine malgré la controverse, le parti La France insoumise (LFI) montre également son soutien à cette dérive idéologique. Depuis les années 1980, la Shoah occupe une place importante dans la société française, que ce soit à travers les politiques mémorielles, l’enseignement, les musées ou encore la littérature. Malheureusement, le discours antisémite a également trouvé une forme d’expression à travers des allusions à la Shoah.
Ces allusions ont pour objectif de remettre en question l’existence même de la Shoah, de relativiser son importance, de dénoncer l’omniprésence de sa mémoire au détriment d’autres mémoires comme celle de l’esclavage colonial, ou encore de tourner en dérision les victimes et leurs descendants. Un exemple flagrant de cette agglomération des différentes formes d’antisémitisme est l’ancien humoriste Dieudonné, que Médine a soutenu pendant des années. Ce dernier utilisait des formulations abjectes telles que « Shoananas » et avait même invité le négationniste Faurisson lors d’un de ses spectacles.
Dans une conférence de presse tenue à Alger en 2005, Dieudonné avait également dénoncé un prétendu « lobby juif » qui imposerait la mémoire de la Shoah et empêcherait toute production audiovisuelle sur l’esclavage colonial. Cette popularité croissante de Dieudonné et de ses arguments nécessite une mobilisation politique pour former et éduquer les jeunes générations afin de lutter contre l’antisémitisme.
Dans les années 1980-1990, la mémoire de la Shoah a joué un rôle important dans le discours politique français en tant qu’instrument de lutte contre l’extrême droite du Front national. La forte mobilisation suscitée par la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990 a été un moment charnière. Aujourd’hui, il est nécessaire que chaque représentant politique responsable s’engage dans ce combat de formation et d’éducation contre l’antisémitisme, en particulier auprès de la jeunesse.
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