Saint-Malo contre la muséification de son centre historique
Le centre historique de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), également appelé « intra-muros », est en train de devenir un véritable musée à ciel ouvert, avec des investisseurs et des touristes qui affluent en masse pour profiter de son charme pittoresque. Face à cette situation, certains habitants, comme Véronique Deschamps, cofondatrice du collectif Saint-Malo, se battent pour préserver une place pour les locaux dans cette ville historique. Elle déplore le fait que toutes les administrations et les services publics ont quitté la ville close, rendant la vie quotidienne difficile pour les habitants qui y résident. Mme Deschamps vit intra-muros depuis longtemps et elle est témoin de la transformation de la ville en lieu de consommation touristique.
Le centre historique de Saint-Malo compte un lycée privé, mais peu à peu, les administrations et les services publics ont déserté la ville close, à l’exception de quelques commerces. L’école de la marine marchande, l’« Hydro », le tribunal, l’hôtel des impôts, le commissariat, la sous-préfecture, la bibliothèque, et le bureau de poste ont tous fermé leurs portes. Les rues sont de plus en plus désertes et les bâtiments historiques deviennent des lieux de location saisonnière pour les touristes.
Le collectif Saint-Malo a récemment mené une campagne pour stopper la transformation des logements en meublés touristiques. La mairie a ainsi adopté l’une des réglementations les plus restrictives de France pour freiner cette tendance. En effet, selon l’agence immobilière Giboire, « 30 % des logements de la ville close étaient en location sur des plates-formes de type Airbnb ».
Le charme de Saint-Malo est indéniable, mais il ne faut pas oublier les enjeux importants qui se cachent derrière sa muséification. Les habitants de la ville close demandent que leur vie ne soit pas sacrifiée pour le tourisme de masse.
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