En 1939, Erwin Blumenfeld quitte Berlin pour Paris, où il réalise des autoportraits dans le studio de la rue Delambre. Une fois encore, la guerre menace : il fuit vers les Pays-Bas, où il est interné. En 1941, il arrive à New York et s’installe dans le quartier de Greenwich Village. Désormais, c’est la mode qui l’inspire : il signe des couvertures pour Vogue et Harper’s Bazaar, et devient le photographe préféré des stars du show-business. « Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 », qui se tient au MAHJ jusqu’au 13 septembre, est l’occasion de revisiter l’œuvre de ce grand artiste, à la fois témoin et acteur de son siècle.
Erwin Blumenfeld (1897-1969) était un photographe allemand surdoué dont la vie a été ballottée par les affres du XXe siècle. L’exposition « Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 », présentée au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MAHJ) à Paris, est l’histoire d’une résilience, d’un pied de nez insolent fait au destin par un artiste qui, après avoir enduré guerres et exils, finit star de la photo de mode aux États-Unis.
Cette exposition très (trop) touffue regorge d’œuvres de toutes les époques, dont des séries inédites d’un intérêt inégal. Elle est principalement fondée sur les archives de sa famille, et ce n’est pas l’aspect artistique qui retient l’attention au MAHJ, mais bien le destin incroyable que content photos de famille, lettres et documents. Erwin Blumenfeld a résumé sa vie en disant « Je peux aujourd’hui m’enorgueillir d’avoir vécu en direct la fin de l’Ancien Monde : ce fut laid, stupide et mortellement dangereux ».
Né à Berlin dans une famille de commerçants juifs, Erwin Blumenfeld a été obligé de travailler très jeune et de cultiver en autodidacte sa passion pour l’art. La première guerre mondiale lui a coûté la vie de son frère adoré, Heinz. Lui-même a été recruté, d’abord comme ambulancier, puis comme transporteur de cadavres, et enfin comme comptable dans un bordel militaire.
En 1939, Erwin Blumenfeld quitte Berlin pour Paris, où il réalise des autoportraits dans le studio de la rue Delambre. Une fois encore, la guerre menace : il fuit vers les Pays-Bas, où il est interné. En 1941, il arrive à New York et s’installe dans le quartier de Greenwich Village. Désormais, c’est la mode qui l’inspire : il signe des couvertures pour Vogue et Harper’s Bazaar, et devient le photographe préféré des stars du show-business.
L’exposition « Les Tribulations d’Erwin Blumenfeld, 1930-1950 », qui se tient au MAHJ jusqu’au 13 septembre, est l’occasion de revisiter l’œuvre de ce grand artiste, à la fois témoin et acteur de son siècle. Elle révèle l’humour provocateur et grinçant, plein de mots d’esprit, dont Blumenfeld a fait preuve tout au long de sa vie. Mots-Clés: Erwin Blumenfeld, MAHJ, Paris, Berlin, Pays-Bas, New York, Vogue, Harper’s Bazaar.