Le G20, formé il y a un quart de siècle pour offrir un cadre de gouvernance économique mondiale plus inclusif que le G7, reflète aujourd’hui un monde en mutation avec l’affaiblissement de l’hégémonie occidentale. Le dernier sommet, qui s’est déroulé à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre, a mis en lumière les divisions entre les pays participants, tout en illustrant le manque de résultats concrets face à des tensions géopolitiques croissantes. Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et des enjeux climatiques cruciaux, les décisions prises ont laissé les observateurs sur leur faim.
À Rio, la présidence de Luiz Inacio Lula da Silva a choisi d’ignorer les différends sur les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. L’absence de Vladimir Poutine, indiquée par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, a également pesé sur les discussions, rendant presque inévitable la nécessité de mentionner l’impact de la guerre en cours. Les bombardements incessants en Ukraine nous rappellent l’urgence de la situation, même si les participants du G20 ont préféré rester silencieux sur le sujet pour éviter des conflits ouverts.
L’influence grandissante de la Chine
La présence prépondérante de Xi Jinping aux discussions a soulevé des questions sur la domination de l’influence chinoise en Amérique latine. Le sommet a été le cadre idéal pour l’approche diplomatique du numéro un chinois, qui a su capter l’attention et les témoignages d’accueil chaleureux, reléguant le président américain Joe Biden dans l’ombre. L’ordre mondial, historiquement établi par les États-Unis, fait face à une redéfinition alors que la Chine renforce sa position sur la scène internationale.
Les enjeux climatiques inévitables
Sur le plan environnemental, l’absence d’une mention explicite sur la nécessité de réduire les énergies fossiles dans la déclaration finale du G20 a été interprétée comme un reflet des tensions autour de l’élection de Donald Trump et son impact sur les efforts de lutte contre le changement climatique. Les négociateurs présents à la COP29, en cours à Bakou, redoutent que cette omission entrave le progrès global en matière de durabilité.
Un soutien incertain pour la taxation des milliardaires
La question de la taxation des milliardaires, défendue par Lula et soutenue principalement par la France, n’a pas trouvé d’écho favorable. Bien que des discussions aient eu lieu, le G20 n’a avancé aucune proposition concrète, se contentant de déclarations générales sur la nécessité d’une meilleure efficacité fiscale. Cette situation semble particulièrement compromise avec la possibilité d’un retour de Donald Trump au pouvoir, qui s’est engagé à poursuivre la réduction d’impôts pour les plus riches.
Une étoile montante dans un monde déclinant
Ces discussions révèlent des fractures dans le multilatéralisme et soulignent la difficulté à parvenir à des consensus sur des sujets aussi essentiels. En dépit des moments de tension, à l’image de la paralysie du Conseil de sécurité de l’ONU, ce sommet a constitué une illustration de plus de l’évolution actuelle des relations internationales.
Les résultats mitigés du G20 et les tensions non résolues montrent que la gouvernance mondiale est à un tournant. Les pays doivent naviguer entre la coopération nécessaire et les rivalités croissantes, et se préparer collectivement à aborder les enjeux urgents qui menacent la stabilité mondiale.
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