samedi 27 juillet 2024
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Emmanuel Macron en quête désespérée d’un consensus pour sauver la France : réussira-t-il à surmonter la méfiance de ses opposants ?

Une rencontre au sommet s’est tenue à la maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint-Denis, le 30 août dernier, suscitant un scepticisme légitime. Cette réunion réunissait la première ministre ainsi que les présidents des trois Assemblées (Assemblée nationale, Sénat, Conseil économique, social et environnemental) avec pour objectif de convaincre les représentants des onze partis représentés au Parlement de trouver des terrains d’entente au service des Français d’ici la fin du quinquennat. En cas de consensus, les propositions pourraient être soumises à référendum.

Emmanuel Macron est habitué à chercher le consensus. Depuis six ans, en tant que président des crises, il a fréquemment fait référence à l’esprit du Conseil national de la Résistance, qui avait réussi à construire un programme de redressement au-delà des clivages en 1944. Cependant, même dans les moments propices à l’union, comme pendant la pandémie, le président n’a pas réussi à lever les méfiances de ses opposants, qui lui reprochent souvent d’être trop vertical ou même « jupitérien ». Depuis juin 2022, le climat politique s’est encore durci avec la perte de la majorité absolue à l’Assemblée nationale et l’opposition forte suscitée par la réforme des retraites. La décision de la gauche de participer à la réunion mais de boycotter le dîner illustre bien le climat tendu de cette rencontre à Saint-Denis, qui a peu de chances de ressembler à « l’initiative politique majeure » espérée par Emmanuel Macron.

Pourtant, malgré ces tensions, ce rendez-vous revêt une certaine utilité. Tout d’abord, le monde est en pleine mutation, notamment en raison de la crise climatique croissante, et le pays ne peut pas se permettre d’être au ralenti pendant quatre ans. De plus, l’action publique se heurte depuis des années à des problèmes structurels, indépendamment de la couleur politique des gouvernements, qui alimentent la crise démocratique et la montée du lepénisme. Il s’agit notamment de l’inefficacité de l’action publique et de la complexité de l’organisation territoriale. Enfin, les émeutes urbaines du début de l’été ont mis en lumière l’ampleur de la fracture nationale, mais aucun parti n’a encore officiellement tiré les leçons de ce traumatisme. Dans ce contexte, aucun des opposants d’Emmanuel Macron n’a voulu pratiquer la politique de la chaise vide, ce qui est heureux. Consacrer une après-midi et une soirée à débattre de sujets aussi importants que l’intégration, l’éducation, l’autorité, la citoyenneté et les institutions semble même insuffisant au regard des enjeux.

Cependant, la crainte de se retrouver piégé par une manœuvre présidentielle est forte et pousse chaque camp à venir avec ses exigences. La gauche souhaite un référendum pour abolir la réforme des retraites, tandis que la droite demande une consultation populaire pour limiter l’immigration, qu’elle tient responsable des violences de l’été. Si Emmanuel Macron n’arrive pas à trouver les mots justes pour détendre l’atmosphère, s’il ne fait pas preuve d’une véritable posture d’écoute pour susciter le débat et faire émerger des propositions plus rassembleuses, alors ce rendez-vous sera un échec. Il ne sera qu’une course-poursuite derrière la droite, où le président cherche à obtenir des voix au Parlement.

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