Le choix d’Emmanuel Macron de jouer la France au poker a ouvert une période de turbulences, mais au moins une certitude émerge de cette situation : les catégories populaires et notamment les personnes d’origine étrangère ou perçues comme telles seront les premières touchées en cas d’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN). Les premières paieront la facture des promesses trompeuses du parti d’extrême droite, tandis que les secondes, souvent en situation de précarité sociale, seront désignées comme boucs émissaires.
Cette potentielle tragédie, où la xénophobie investirait le gouvernement français à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques, est le fruit de responsabilités anciennes et partagées. Depuis les succès électoraux du Front national (maintenant Rassemblement national) à Dreux en 1983, le parti n’a cessé de prospérer en cultivant la xénophobie sur les fronts économiques et identitaires. Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont répondu à cette pression en renforçant continuellement les lois sur l’immigration et la nationalité.
Alors que Marine Le Pen capitalisait sur les émotions liées aux attentats islamistes, aux crises migratoires et aux violences urbaines, Emmanuel Macron avait adopté une approche ouverte vis-à-vis de l’immigration en 2017, affirmant qu’elle était une chance sur les plans économique, culturel et social. Cependant, son discours a changé après sa réélection en 2022. Un projet de loi sur l’immigration a été conçu pour diviser la droite et mettre en avant le sujet avant les élections européennes. Malheureusement, au lieu d’apaiser les inquiétudes des électeurs, cette séquence ne fait que renforcer le succès potentiel du RN aux élections européennes.
En conclusion, la montée de la xénophobie en France n’est pas le fruit du hasard, mais reflète des choix politiques et une instrumentalisation de la peur de l’autre. Il est essentiel de comprendre les enjeux sous-jacents et les conséquences de telles politiques pour éviter une escalade des tensions et des discriminations. Les élections à venir seront un test décisif pour la démocratie française et sa capacité à résister à la montée de l’extrémisme.
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