L’ascenseur social est une notion qui a connu une popularité croissante depuis 2004, lorsque l’humoriste Jamel Debbouze a contribué à sa popularisation. La notion est utilisée pour désigner le défaut de mobilité sociale ascendante ou l’autoreproduction d’élites fermées sur elles-mêmes. Cependant, l’expression comporte souvent une part d’« illusion rétrospective », selon Paul Pasquali, sociologue au CNRS et spécialiste de ces questions.
En effet, avant la Seconde Guerre Mondiale, les réussites d’enfants de familles paysannes ou ouvrières sont très rares et les élites sont parfaitement endogames. Pendant les « trente glorieuses », de 1945 à 1975, des trajectoires exceptionnelles existent toujours, mais dans un cadre où les promotions sociales sont alors de fait plus nombreuses. Cela procède d’une première étape d’expansion scolaire et d’ouverture de l’enseignement supérieur, alliée à la croissance économique.
Depuis les années 1990, la mobilité sociale ascendante « marque le pas » dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La France et l’Allemagne sont négativement distinguées, où il faudrait six générations pour y parvenir, contre cinq au Royaume-Uni, quatre en Espagne et seulement deux au Danemark.
Les obstacles à la liberté d’entreprendre sont de plus en plus nombreux et le système scolaire français est régulièrement pointé dans les études internationales comme celui où l’origine sociale pèse le plus sur les résultats. Ainsi, la réussite de quelques-uns contribue à racheter l’échec de tous ceux qui restent sur le carreau.
L’ascenseur social est donc une notion qui a été popularisée par Jamel Debbouze en 2004 et qui fait référence à l’impossibilité de mobilité sociale ascendante, due à des obstacles à la liberté d’entreprendre et à un système scolaire inégalitaire.
Mots-Clés: Jamel Debbouze, Aziz Senni, Alain Madelin, Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Paul Pasquali, Agnès van Zanten, OCDE, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Danemark.