Dans les coulisses de Vulkan, la cyberarmurerie des services russes
La protection du cyberespace est devenue une préoccupation majeure des États et notamment des grandes puissances comme la Russie. Pour parvenir à leur fin, ils ne lésinent pas sur les moyens. En Russie, c’est la société Vulkan qui est chargée de la conception des outils permettant de se protéger des attaques électroniques. Cette entreprise est presque exclusivement au service des services de renseignement militaire russes.
Dans une enquête de fond, les journalistes du quotidien Le Monde ont réussi à se procurer des documents internes de Vulkan. Ces documents révèlent les obsessions du Kremlin en matière de surveillance d’internet, de manipulation de l’information et de cyberespionnage. Ils montrent également comment Vulkan tente de dissimuler ses activités illégales derrières des contrats commerciaux parfaitement légitimes.
Le géant de la San-Tech
Ce que l’on apprend de la lecture des documents internes de Vulkan, c’est que l’entreprise est la pierre angulaire de la stratégie russe en matière de cyberdéfense. Les ingénieurs de Vulkan sont à l’origine de la mise en place de plusieurs centres de coordination de cyberdéfense à travers le pays. Il en est ainsi du centre situé à Khanty-Mansiïsk, surnommé « le petit Kremlin », pour sa capacité à protéger les systèmes informatiques sensibles du pays.
Vulkan est également le chef de file dans le développement d’outils de surveillance d’Internet. Son logiciel-phare est SORM, un système de surveillance des communications en ligne. Grâce à SORM, les services de sécurité russes peuvent intercepter les communications en ligne, mais aussi enregistrer les activités en ligne de chaque citoyen russe.
À l’Office Internet Russe, l’Agence Centrale d’Emploi pour les Tâches et les Faits, l’entreprise est en charge de la conception de logiciels destinés à contrôler les déplacements en ligne. On trouve également Vulkan derrière la création de plusieurs sites d’information qui relayent la propagande du Kremlin dans le monde entier.
L’oeil ouvert sur le monde
Enfin, Vulkan est également à la tête d’une flotte de navires espions sur le continent africain. Ces navires sont capables de recueillir des milliers de données chaque jour sur les communications des pays africains.
La Russie est à la recherche de nouvelles armes
Dans cette enquête, Le Monde révèle également que les États-Unis accusent actuellement la Russie de chercher à acquérir des armes auprès de la Corée du Nord. Moscou aurait essayé de se procurer des missiles de croisière mis au point par le régime de Pyongyang. Cette situation est jugée très préoccupante aux yeux des diplomates américains.
De plus, l’arrestation pour espionnage d’un journaliste étranger en Russie est une première dans l’histoire récente du pays. Cette arrestation souligne la fébrilité des services de sécurité russes alors que la guerre en Ukraine est sur le point de reprendre.
Kiev prépare une nouvelle contre-offensive contre la Russie
Enfin, dans un reportage, l’équipe du Monde fait le point sur la situation en Ukraine. L’armée ukrainienne est en train de se préparer à une nouvelle contre-offensive contre les séparatistes pro-russes. Le but est de reprendre le contrôle des territoires situés dans l’est du pays et qui échappent actuellement à Kiev.
Cet article nous rappelle que le cyberespace est devenu un champ de bataille pour les grandes puissances. La Russie, au travers de l’entreprise Vulkan, est à la pointe du développement d’outils de cyberdéfense. Dans le même temps, elle cherche à se procurer des armes et à exercer une emprise totale sur l’information. La situation en Ukraine reste également très sensible, avec la préparation d’une nouvelle contre-offensive de Kiev contre les séparatistes pro-russes.
Mots-Clés: Russie, cyberdéfense, armes, Ukraine.