La disparition tragique du président Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère le 19 mai dernier soulève des questions cruciales sur son rôle au sein du système politique de la République islamique d’Iran et sur l’orientation de sa politique étrangère. Malgré son titre de président, Raïssi occupait en réalité une position de subalterne par rapport au Guide suprême Ali Khamenei. La véritable autorité de décision revenait à ce dernier, qui définissait les grandes lignes politiques du régime et affectait même des compétences clés comme la défense et les renseignements, qui échappaient au contrôle du président.
Néanmoins, le Corps des gardiens de la révolution, sous l’influence du Guide, jouait un rôle prépondérant dans la politique étrangère iranienne, comme en témoignait son implication à travers ses relais locaux tels que le Hezbollah au Liban. Le rôle du président sur la scène internationale souffrait ainsi d’une certaine marginalisation en comparaison avec celui du Guide suprême. La récente disparition de Raïssi, bien que déclarée sans impact majeur sur le fonctionnement du système politique iranien, ouvre la porte à l’incertitude et à une possible rivalité au sein des factions conservatrices pour la prochaine élection présidentielle.
La succession de Raïssi, connu pour sa loyauté envers le Guide, pourrait déstabiliser le camp conservateur et susciter des tensions lors de l’élection présidentielle à venir le 28 juin. Dans un contexte socio-économique dégradé et marqué par des dissensions politiques persistantes, la disparition de Raïssi laisse planer des doutes quant à l’avenir politique de l’Iran.