L’historien de l’art Hans Belting est décédé à Berlin le 10 janvier à l’âge de 87 ans. Sa carrière était unique et marquée par une singularité radicale. Belting était un passionné du Moyen-Âge et de la culture des images contemporaines, et il a développé une anthropologie inédite qui scrutait les corps et les emblèmes ainsi que les simulacres. Il a toujours été attentif à l’historicité des images, qui infirme la prétendue universalité intemporelle de l’art.
Belting est né à Andernach, près de Coblence, en Allemagne, le 7 juillet 1935. Il a obtenu son doctorat en 1959 après des études sur l’art byzantin à Mayence. Il a ensuite poursuivi ses recherches à Rome et aux États-Unis, où il a travaillé avec le spécialiste de l’art et de l’archéologie byzantines Ernst Kitzinger (1912-2003). En 1966, il est devenu assistant à l’Université de Hambourg, et en 1970, il a occupé une chaire d’histoire de l’art à l’Université de Heidelberg, puis à Munich en 1980.
En 1992, Belting a quitté son poste pour enseigner la science de l’art et la théorie des médias à l’Institut Staatliche Hochschule für Gestaltung à Karlsruhe, qui se consacrait à la recherche sur l’art numérique et le design. Il a ensuite occupé la chaire annuelle européenne au Collège de France, où il a développé un projet interdisciplinaire qui interrogeait les images, les corps et les médias.
Belting a considérablement contribué à la compréhension de l’art médiéval et de sa relation à l’idole païenne, ainsi qu’à l’évolution de l’image chrétienne et à la reconnaissance de l’artiste comme génie. Il a également exploré les médias et les technologies de l’information, et a contribué à la recherche sur l’anthropologie des images.
Mots-Clés: Hans Belting, Moyen-Âge, Art byzantin, Ernst Kitzinger, Karlsruhe, Collège de France, Anthropologie des images.