« Je suis fier de ce que j’ai fait et je n’ai pas peur de le dire », a-t-il déclaré à un journaliste de la chaîne de télévision publique RTBF.
Jean-Louis Denis, figure célèbre du salafisme en Belgique, a été arrêté au Bénin et expulsé vers Bruxelles le 5 février. Il voulait développer un projet d’agriculture et de permaculture, mais les autorités béninoises ont été méfiantes, soupçonnant le militant salafiste de recrutement pour le djihad armé et de diffusion de propagande salafiste.
Depuis une quinzaine d’années, Jean-Louis Denis est dans le viseur de la police belge. Converti à l’islam en 2005, il a dirigé l’aile bruxelloise du mouvement Sharia4Belgium, prônant l’instauration d’une république islamique soumise à la charia en Belgique. Reconnue comme groupe terroriste par la justice en 2016, l’organisation aurait favorisé le départ pour le front syrien de quelques dizaines de combattants.
En 2012, Jean-Louis Denis a été arrêté à Molenbeek, près de Bruxelles, lors d’émeutes consécutives au contrôle d’identité d’une femme revêtue d’un voile intégral. Incarcéré de 2013 à 2018 dans la prison de haute sécurité d’Ittre, il a échappé, en appel, à l’incrimination de dirigeant d’un groupe terroriste. A sa libération, il a affirmé vouloir « consacrer [sa] vie à Allah » et se décrivait comme « encore plus radical » qu’avant son incarcération.
Craignant qu’il ne reprenne ses activités de prédicateur, Jean-Louis Denis s’est vu interdire de séjour dans certaines villes belges. Il a alors réalisé son projet de Hijra Permaculture Autonomie, adressé à « ceux qui se sentent prisonniers des griffes du monde occidental et sont devenus esclaves des incroyants ». Il a choisi le Bénin, « un pays chrétien, mais où les gens sont tolérants », pour s’y implanter.
Selon le quotidien De Morgen, Jean-Louis Denis disposait du soutien de quelque deux cents sympathisants et aurait réuni environ 10 000 euros avant de partir. Pieter Van Ostaeyen, spécialiste belge du terrorisme et professeur à l’Université catholique de Louvain, estime que les vidéos diffusées par l’intéressé depuis l’Afrique « dégagent la même ambiance que les premières images de l’Etat islamique ».
Les nouvelles activités de Jean-Louis Denis ont attiré l’attention des services belges, qui selon lui seraient à l’origine de l’échec de son projet. « Je suis fier de ce que j’ai fait et je n’ai pas peur de le dire », a-t-il déclaré à un journaliste de la chaîne de télévision publique RTBF.
Mots-Clés: Jean-Louis Denis, Bénin, Belgique, Sharia4Belgium, terrorisme, djihad, propagande salafiste, Hijra Permaculture Autonomie, Pieter Van Ostaeyen.