Le 9 janvier 2023, le président chilien Gabriel Boric a fait une apparition remarquée à la Moneda, le palais du gouvernement à Santiago. Une promesse de campagne de M. Boric, arrivé au pouvoir en mars 2022, était de donner une grâce présidentielle à des personnes condamnées dans le cadre des violences ayant émaillé le mouvement contre les inégalités de 2019. Toutefois, cette décision a provoqué une crise politique d’ampleur.
Marcela Rios, la ministre de la justice, et Matias Meza-Lopehandia, chef de cabinet du président, ont démissionné le 7 janvier 2023. Le 30 décembre 2022, M. Boric a accordé la grâce à douze hommes, dont Luis Castillo, 37 ans. Cependant, le profil de délinquant multirécidiviste de ce dernier a suscité beaucoup de critiques.
Le président a reconnu des « erreurs » et des « failles dans l’exécution de sa décision ». Camila Vallejo, ministre porte-parole du gouvernement, a confirmé qu’il n’est pas possible de révoquer la grâce, mais qu’elle ne répond pas au critère fixé par le président d’exclure les personnes ayant un casier judiciaire complexe préalable à la révolte.
L’opposition politique s’est opposée au concept de grâce pour les personnes poursuivies dans le cadre des manifestations. Diego Schalper, député et secrétaire général de Renovacion Nacional (droite), a dénoncé une « erreur énorme ». La priorité est d’être du côté des victimes, pas des délinquants, a-t-il estimé.
Ainsi, la décision de Gabriel Boric a fait l’objet de critiques et a été à l’origine d’une crise politique. La grâce ne répond pas aux critères fixés par le président et l’opposition politique s’est opposée au concept même de grâce.
Mots-Clés: Grâce Présidentielle, Chili, Gabriel Boric, Luis Castillo, Marcela Rios, Matias Meza-Lopehandia, Renovacion Nacional.