Dans un contexte où la Côte d’Ivoire est à la recherche d’une diversification de ses sources d’énergie, les initiatives visant à augmenter la production d’électricité durable prennent de l’ampleur. Avec un rythme de croissance de 6,2 % en 2023, le pays est confronté à des besoins énergétiques grandissants. La croissance démographique et industrielle d’Abidjan pousse les autorités à se fixer des objectifs ambitieux pour leur mix énergétique, qui devra inclure davantage d’énergies renouvelables dans les années à venir.
À travers des projets ambitieux de centrales solaires, l’État ivoirien tente de répondre aux défis énergétiques tout en respectant ses engagements écologiques. La mise en service de la première centrale solaire à Boundiali, qui devrait devenir « la plus grande d’Afrique de l’Ouest », annonce une nouvelle ère pour le secteur énergétique de la nation. En parallèle, la biomasse se présente comme une alternative viable grâce à son utilisation pour la cuisson et d’autres initiatives inspirantes.
Des ambitions énergétiques en pleine expansion
La Côte d’Ivoire, avec sa forte population et son secteur industriel en plein essor, se fixe comme objectif d’atteindre une couverture énergétique de 100 % d’ici 2025. Actuellement, environ 90 % de la nation bénéficie déjà d’un accès à l’électricité. Ce chantier vise à soutenir le rythme de croissance actuel, qui est l’un des plus soutenus au monde selon le FMI. Les autorités mettent ainsi en œuvre des projets destinés à étoffer le mix énergétique, en garantissant à la fois la disponibilité d’électricité et le respect de l’environnement.
Parmi les initiatives notables, la mise en service de la première centrale solaire à Boundiali, dotée d’une capacité de 80 mégawatts d’ici 2025, est un symbole fort des ambitions du pays. « La plus grande d’Afrique de l’Ouest »
, ainsi présentée, s’inscrit dans une série d’autres projets solaires pour totaliser 9 % de la capacité électrique du pays dans les cinq prochaines années. La transition vers des énergies plus vertes se présente non seulement comme une nécessité écologique, mais également comme une voie de diversification stratégique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Un mix énergétique en mutation
Aujourd’hui, la majeure partie de l’électricité consommée en Côte d’Ivoire provient de centrales thermiques, représentant 70 % des 13 343 gigawattheures révélés en 2024. Les sept barrages hydroélectriques en service et les panneaux photovoltaïques récemment intégrés fournissent le reste. Cependant, il est crucial que le pays adapte ses infrastructures énergétiques à la réalité climatique et économique actuelle. Cette diversification doit donc s’accompagner d’un renouvellement des engagements envers les énergies renouvelables.
La biomasse, une ressource à valoriser
Outre le solaire, la biomasse apparaît comme une alternative prometteuse. Historiquement utilisée pour la cuisson, elle se trouve aujourd’hui au cœur de plusieurs projets novateurs. Exemple frappant, l’entreprise Biovea Energie a initié en juillet 2023 la construction d’une centrale à Aboisso, conçue pour transformer les résidus de palmiers à huile en électricité. Attendue pour 2025, cette installation deviendra « la plus grande de la sous-région ouest-africaine », renforçant ainsi la logique d’utilisation des ressources locales pour produire de l’énergie durable.
Des initiatives locales pour une transition durable
A l’instar du projet à Aboisso, d’autres initiatives récentes montrent que la Côte d’Ivoire s’engage vers une transition énergétique dynamique. Des études sont en cours pour transformer les tiges de coton et les cabosses de cacao en électricité à Boundiali et Gagnoa, respectivement. Ces projets permettent non seulement de réduire les déchets agricoles, mais également de créer un nouveau modèle économique autour de l’énergie propre.
La Côte d’Ivoire, en pleine mutation, tente de conjuguer croissance économique et transition énergétique. Grâce à la mise en œuvre de projets solaires ambitieux et à la valorisation des ressources locales comme la biomasse, le pays aspire à atteindre un équilibre énergétique durable. Ce faisant, il espère montrer que décarbonation et développement économique peuvent aller de pair.
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