Simon, un jeune comédien de 25 ans, a récemment quitté le Cours Florent, une école de théâtre privée parisienne. Il a d’abord cru que la méthode utilisée était la seule possible. Il a cependant fini par réaliser à quel point elle pouvait être destructrice. En effet, de nombreux enseignants considèrent qu’il faut « se faire mal » pour bien jouer, aller dans des choses enfouies et douloureuses. Cette approche reste très présente, comme en témoigne la sortie simultanée du film Les Amandiers et du documentaire qui l’accompagne. Valeria Bruni-Tedeschi, réalisatrice du film, a elle-même avoué prendre plaisir à « malmener » ses jeunes acteurs trop « précautionneux ». Dans ce document, elle explique ce qu’elle attend d’un metteur en scène : « Qu’il me casse. Qu’il me casse tout. Qu’il me casse en deux ».
Cette culture est encore très présente dans les écoles d’art dramatique, et peut mettre en danger la santé psychique des élèves. C’est ce dont ont témoigné au Monde une quinzaine de jeunes comédiennes et comédiens. Certains pédagogues réclament aux élèves d’aller puiser dans des traumatismes personnels et de « jouer avec ». Ce genre de pratique peut avoir des conséquences négatives importantes, et même étouffer leur désir de jeu.
Mots-Clés: Simon, Cours Florent, Les Amandiers, Valeria Bruni-Tedeschi, écoles d’art dramatique, traumatismes personnels.