La représentation des femmes dans les discussions internationales sur le climat est sous les projecteurs lors de la COP29, qui se déroule à Bakou, en Azerbaïdjan. Le 21 novembre 2024, des ministres, négociatrices et déléguées se rassemblent pour la Journée du genre, mais leur présence est Entachée par une réalité préoccupante : lors d’une photo de famille des dirigeants à la COP29, seulement 8 femmes étaient présentes parmi 78 chefs d’État. C’est une image symbolique qui soulève des questions pressantes quant à l’égalité des sexes dans la lutte contre le changement climatique.
Ce faible taux de représentation des femmes s’est confirmé lors de la COP28 à Dubaï en 2023, où elles ne composaient que 19 % des chefs de délégation et 34 % des équipes nationales. Il est essentiel de mettre en lumière le fait que les femmes, bien que touchées de manière disproportionnée par les impacts climatiques, sont également des actrices clés dans la recherche de solutions. À la COP29, un nouveau programme de travail sur l’égalité des genres est attendu, mais les négociations sont actuellement entravées par des résistances de divers pays. Le ministre français de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé des préoccupations face aux « replis » dans les discussions.
Des Réalités Contradictoires
Ce contexte de luttes féminines face à la crise climatique est mis en lumière par la présence d’une coalition de pays qui bloque l’inclusion de certaines terminologies liées au genre dans les négociations. Parmi les opposants figurent l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie. Dans la dernière version des discussions, des termes comme « femmes dans toute leur diversité » et « intersectionnalité » ont été écartés, ce qui témoigne d’une volonté de simplification et de rigidité sur ces questions essentielles.
Ces efforts pour minimiser les nuances de genre ne font pas seulement obstruction à la reconnaissance des réalités variées des femmes, mais ils risquent également de priver les politiques climatiques d’une approche inclusive qui pourrait les enrichir. Ces pays veulent voir une distinction simple entre hommes et femmes, garçons et filles
, analyse Mwanahamisi Singano, de l’ONG Women’s Environment and Development Organization.
Une Résistance Culturelle à l’Égalité
Derrière ces oppositions se cache une peur plus large. Certains pays conservateurs craignent que l’inclusion du terme « genre » ne provoque un bouleversement des structures patriarcales en place. De fait, l’égalité entre les sexes dans les politiques climatiques serait non seulement une avancée au niveau des droits humains, mais également un défi à des systèmes profondément ancrés. Anne Barre, du réseau Women Engage for a Common Future, souligne que la mise en retrait des paragraphes concernant le genre révèle une résistance à l’intégration de ces enjeux cruciaux.
L’Importance d’une Inclusion Équitable
Au-delà des mots et des négociations, la question de l’égalité entre les sexes dans le cadre des discussions sur le climat est palpable et urgente. Les femmes possèdent des connaissances et des compétences vitales pour la lutte contre le changement climatique, mais leur sous-représentation dans les processus décisionnels limite non seulement leur voix, mais aussi l’efficacité des politiques. Il est impératif que les États intensifient leurs efforts pour garantir une participation égale des femmes, car elles sont souvent les premières à subir les conséquences des désastres environnementaux.
Les résultats de ces négociations auront des implications durables sur la manière dont les futurs rapports entre l’humanité et la nature seront construits, et sur la façon dont la société perçoit les rôles de chacun, indépendamment du genre.
Il est temps que la communauté internationale prenne conscience de l’importance d’un changement réel. Les lois et les politiques doivent évoluer pour intégrer les voix de toutes les parties prenantes, et encore plus celles des femmes, car leur perspective est non seulement précieuse, mais indispensable.
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