Le développement rapide des infrastructures de gaz naturel liquéfié (GNL) suscite des préoccupations majeures en matière de climat. D’ici 2030, les nouveaux terminaux d’exportation de GNL pourraient générer plus de 10 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, selon une étude récente. En parallèle, le soutien inconditionnel des banques à ces projets se heurte aux objectifs de l’accord de Paris. Avec des sommets à venir sur le gaz, il est crucial d’analyser les implications de ces investissements pour l’avenir de notre planète.
L’essor des terminaux de GNL, initié après le déclenchement du conflit en Ukraine en 2022, signalent un tournant inquiétant. Reclaim Finance a révélé que huit nouveaux projets d’exportation et presque 100 projets d’importation ont déjà été achevés, augmentant de 19 % les capacités d’importation et de 7 % celles d’exportation au niveau mondial. Ce phénomène illustre une dépendance croissante aux combustibles fossiles, alors même que la communauté internationale s’efforce de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Des enjeux croissants : Ce que révèle le rapport de Reclaim Finance
Le rapport, publié avant le sommet mondial sur le GNL, souligne l’ironie dans la manière dont le discours industriel présente le gaz naturel comme une source d’énergie potentiellement moins polluante. Justine Duclos-Gonda, l’une des auteurs de l’étude, met en avant que ces installations « enferment les pays dans des trajectoires carbonées », rendant d’autant plus difficile l’atteinte des objectifs climatiques.Les nouveaux terminaux de GNL, d’une durée de vie de plusieurs décennies, sont en contradiction avec nos objectifs climatiques
, avertit-elle.
Cette vaste expansion ne concerne pas seulement la France, mais touche des pays comme les États-Unis, le Qatar, le Canada et le Mexique, qui se concentrent sur des exportations vers l’Europe et l’Asie. Les entreprises pétrogazières, telles que Shell et TotalEnergies, projettent la construction de 156 nouveaux projets de terminaux, exacerbant encore le défi environnemental.
Un impact environnemental sévère : Le GNL à toutes les étapes
Chaque étape du processus de production du GNL est énergivore et polluante. L’extraction du gaz, en particulier, est problématique, en raison des fuites de méthane, un gaz à effet de serre dont la puissance est plus de 80 fois supérieure à celle du CO2 sur une période de vingt ans. De plus, le processus de liquéfaction, de transport et de regazéification consomme de grandes quantités d’énergie, aggravant les problèmes environnementaux.
Le risque d’un cercle vicieux s’installe : alors que des investissements massifs sont réalisés dans des infrastructures de GNL, le développement des énergies renouvelables en pâtit, réduisant ainsi les chances de transition vers un modèle énergétique durable. Ce constat souligne une contradiction inquiétante entre la recherche de sécurité énergétique et les impératifs climatiques.
Perspectives à venir : Des choix cruciaux à faire
Tandis que la nécessité de sécuriser les approvisionnements en énergie est pressante, il est impératif que les gouvernements et les décideurs adoptent une approche équilibrée. La dépendance accrue au GNL pourrait compromettre les efforts de décarbonisation. Une exploration des alternatives plus vertes demeure essentielle, à l’heure où le changement climatique impose une réévaluation de nos choix énergétiques.
Conclusion : Le futur incertain du GNL
À l’approche du sommet sur le GNL, les questions demeurent nombreuses concernant l’avenir des investissements dans cette technologie. Alors que des voix s’élèvent contre l’expansion de cette industrie, il est essentiel de se demander si ces nouveaux projets sont compatibles avec un avenir durable. Le temps pressant, des décisions avisées doivent être prises pour ne pas compromettre les engagements pris à l’échelle mondiale pour lutter contre le changement climatique.
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