jeudi 16 janvier 2025

Accord historique UE-Mercosur : choc, drame et euphorie attendue!

Le 6 décembre 2024, lors d’un sommet tenu à Montevideo, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que les négociations pour un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur étaient enfin abouties. Cet événement majeur, qui se produit après vingt-cinq ans de pourparlers, pourrait transformer les relations commerciales entre les pays sud-américains et l’Europe, mais suscite aussi des préoccupations du côté européen, notamment chez les agriculteurs.

Le Mercosur, qui regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay, et l’UE ont officiellement clos des pourparlers qui visent à resserrer leurs liens commerciaux. Ursula von der Leyen a manifesté son enthousiasme, déclarant qu’il s’agit du « début d’une nouvelle histoire » pour les deux blocs. Les bénéfices économiques potentiels de cet accord sont prometteurs, inefficaces pour les économies de part et d’autre de l’Atlantique, et cela pourrait favoriser la libre concurrence sur un marché élargi.

Un accord historique façonné par de longs négociations

Depuis un quart de siècle, des discussions ont lieu entre l’UE et le Mercosur pour établir un accord commercial qui favoriserait les échanges. Ursula von der Leyen a mis en avant les nombreux avantages attendus : C’est un accord qui bénéficiera aux deux parties et apportera des bénéfices significatifs aux consommateurs et aux entreprises. Cependant, l’annonce de cette conclusion de négociations a été tempérée par des inquiétudes exprimées par les agriculteurs européens. Ces derniers, représentés par des syndicats comme la FNSEA et JA, ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une trahison des standards élevés de production de l’UE.

La ministre déléguée au commerce extérieur de la France a déclaré que cette annonce n’est qu’une étape politique et que l’accord n’est ni signé ni ratifié. L’Elysée a insisté sur le fait que cette étape ne représente pas la fin des discussions et que, dans l’état actuel, le traité demeure inacceptable. Ainsi, malgré la conclusion des négociations, la route vers un accord définitif semble encore semée d’embûches.

Les préoccupations des agriculteurs européens

Le bras de fer entre les partisans et les opposants à cet accord est palpable. Les organisations agricoles françaises ont considéré cette décision comme un affront, arguant qu’elle envoie un message catastrophique aux millions d’agriculteurs européens. Ils craignent que cet accord n’aggrave les pressions financières auxquelles ils font face. La structure du marché européen, dédiée à maintenir des standards rigoureux en matière de production, pourrait être remise en question par des importations moins chères en provenance des pays du Mercosur.

Le COPA-Cogeca, représentant des syndicats agricoles européens, a également critiqué cet accord, le qualifiant de menace pour les exploitations agricoles. Au contraire, d’autres, comme le chancelier allemand Olaf Scholz, ont salué la conclusion des négociations, soulignant que cette étape pourrait apporter plus de croissance et de compétitivité pour les 700 millions d’habitants des deux blocs.

Mécanismes de ratification et perspectives futures

Bien que les négociations se soient clôturées, le chemin vers l’application de cet accord est encore semé d’incertitudes. En effet, la ratification dépend des États membres et du Parlement européen, qui doivent approuver ce traité avant qu’il ne devienne effectif. Les réticences des pays comme la France, déjà exprimées dans le passé, pourraient menacer l’avenir de cet accord. En 2019, des compromis avaient déjà été négociés, mais la France avait réussi à rallier plusieurs États en opposition à l’accord proposé à l’époque.

Dans ce contexte, la nouvelle administration argentine, dirigée par Javier Milei, pourrait changer la dynamique des discussions. Milei, qui a été élu récemment, représente une volonté de voir le pays s’intégrer davantage dans l’économie mondiale. Toutefois, sa capacité à peser sur les termes de l’accord reste à déterminer, d’autant plus qu’il doit encore établir ses priorités politiques sur la scène internationale.

En somme, si cet accord peut offrir d’importants bénéfices économiques, il doit être examiné de près pour équilibrer les intérêts des agriculteurs européens et les avantages potentiels pour les marchés élargis. Le chemin à suivre est pavé d’enjeux complexes, et la situation continuera à évoluer dans les mois à venir.

Mots-clés: Mercosur, Union européenne, libre-échange, agriculture, accords commerciaux, Ursula von der Leyen, Javier Milei.

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