vendredi 22 novembre 2024
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L’autorisation du glyphosate en Europe renouvelée malgré les controverses scientifiques et médiatiques!

Autorisation controversée du glyphosate en Europe

La Commission européenne et les Etats membres ont désormais les mains libres pour renouveler l’autorisation, en décembre 2023, le glyphosate en Europe. C’est le sens des conclusions de l’expertise de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), rendue publique jeudi 6 juillet : au terme du processus d’évaluation des risques piloté par l’agence, aucun « élément de préoccupation critique » n’a été identifié.

Une réautorisiation justifiée

Dans le jargon réglementaire européen, cette terminologie indique que certains usages du célèbre herbicide peuvent être considérés comme sûrs et que son interdiction ne s’impose donc pas. Au terme d’une forte controverse scientifique et médiatique, le glyphosate avait été réautorisé pour cinq ans en décembre 2017 par un vote des Etats membres, la majorité qualifiée requise n’ayant été obtenue que de justesse.

Les revers de la promesse française

Quelques mois plus tard, Emmanuel Macron s’était engagé à sortir du glyphosate au plus tard en 2021, mais est revenu en 2019 sur cet engagement, afin de ne pas pénaliser les agriculteurs français par rapport à leurs homologues européens. L’avis de l’EFSA fait suite à celui de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), rendu en 2022, qui avait déjà éclairci l’avenir du glyphosate en Europe. L’ECHA considérait en effet que le glyphosate ne peut être classé parmi les cancérogènes, les mutagènes ou les reprotoxiques – une classification comme « avéré » ou « probable » pour l’une ou l’autre de ces propriétés excluant de facto l’autorisation ou la réautorisation d’un pesticide dans l’Union européenne.

Science et controverse

Les avis des deux agences européennes n’éteignent pas la controverse scientifique sur la sûreté du pesticide le plus utilisé au monde, classé « cancérogène probable » en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence de l’Organisation mondiale de la santé qui fait figure d’autorité de classification des agents cancérogènes. La dispute scientifique demeure d’autant plus ouverte que l’opinion du CIRC est désormais appuyée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dont l’expertise collective « Pesticides et santé » de juin 2021 était en ligne avec les conclusions du CIRC sur le glyphosate.

Les divergences profondes d’opinions

Sur le sujet, les divergences profondes d’opinions entre, d’une part les agences réglementaires et, d’autre part, des institutions scientifiques comme le CIRC ou l’Inserm, s’expliquent pour une grande part par la nature des données utilisées. Alors que les premières se basent prioritairement les études confidentielles que leur fournissent les firmes agrochimiques, les secondes se fondent sur la littérature scientifique publiée dans les revues savantes.

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