L’usine Daikin Chemical France, localisée à Pierre-Bénite, dans la région Rhône-Alpes, s’apprête à reprendre sa production d’un nouveau type de gomme à base de polymères perfluorés. Cependant, cette décision suscite méfiance et inquiétude parmi la population locale en raison des risques de pollution liés aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces composés, reconnus pour leur persistance dans l’environnement et leurs effets potentiels nocifs sur la santé, sont au cœur des préoccupations alors que la préfecture a récemment modifié un arrêté encadrant l’activité de l’usine.
Située dans la « vallée de la chimie », l’usine Daikin Chemical France, une filiale de l’importante société japonaise spécialisée dans la climatisation, devrait reprendre son activité de production dans les jours à venir. Ce lancement de production de pré-compound, un élastomère fluoré, était suspendu suite à des désaccords sur les détails de son impact environnemental. Ainsi, après avoir reçu le feu vert de la préfecture le 15 octobre, la compagnie est en voie de relancer son processus de fabrication, en utilisant 60 % de sa production de gomme de base pour ce nouveau produit sans augmenter son volume global.
Le contexte de la production de pré-compound
Le projet de Daikin, qui prévoit une production maximale de 1 500 tonnes par an, a nécessité des précisions supplémentaires afin de rassurer les autorités sur son impact environnemental. En effet, après que le tribunal administratif de Lyon ait suspendu un précédent arrêté en juin, la préfecture, sous la houlette de Fabienne Buccio, a opté pour une consultation publique. Celle-ci vise à informer et impliquer la population sur la question de la pollution industrielle, bien que cette démarche n’ait pas été légalement requise.
Dans une démarche proactive, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a publié la synthèse de son étude sur le site, recommandant notamment d’intensifier la fréquence des contrôles des rejets d’air de l’usine, en passant d’un suivi annuel à un suivi semestriel. Cette approche vise à garantir une transparence et une réactivité accrues face aux préoccupations locales.
Les risques associés aux PFAS
Les substances per- et polyfluoroalkylées, qualifiées de « polluants éternels », soulèvent des inquiétudes croissantes parmi les riverains. Leur persistance dans l’environnement expose les habitants à des risques potentiels pour la santé, même à des concentrations très faibles. En parallèle, le bisphénol AF, utilisé dans la production de cette nouvelle gomme, a été classé comme « substance extrêmement préoccupante » par la réglementation européenne, indiquant la nécessité d’une réduction des niveaux de rejet permis dans l’air.
Mesures et avenir de la production
La préfecture a fixé des exigences strictes, demandant à l’entreprise de trouver une alternative d’ici deux ans, au lieu des trois initialement prévus. Ce rapport d’étape, programmé pour dans un an, doit fournir une mise à jour sur l’état des recherches de Daikin et son engagement à adopter des « meilleures techniques disponibles » pour minimiser l’impact des substances nocives. Bien que le groupe japonais ait indiqué que ses travaux étaient déjà avancés et qu’un nouvel agent chimique serait testé, le doute persiste parmi les citoyens, les associations et les élus.
L’anxiété persistante des riverains
Face à une telle situation, les habitants de Pierre-Bénite restent préoccupés. La notion de « polluants éternels » souligne la gravité de la situation en matière de santé publique et d’environnement. De nombreuses questions demeurent quant à l’impact réel de la production de pré-compound et sa gestion des risques associés. À l’heure où le développement durable et la protection de l’environnement deviennent de plus en plus cruciales, la vigilance des acteurs locaux est plus que jamais essentielle pour garantir la sécurité des populations.
Mots-clés: Daikin, PFAS, pollution, santé publique, élasticomère fluoré, bisphénol AF