La 29e Conférence des parties sur le climat, communément appelée COP29, qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est soldée par des tensions palpables et des désaccords marquants. Malgré la signature d’un accord sur la finance climatique, les voix discordantes de plusieurs pays en développement révèlent une fissure alarmante dans l’unité de la communauté internationale, soulevant des questions cruciales sur l’engagement des nations riches face aux défis climatiques.
En plein cœur de cette réunion cruciale, le président de la COP, Mukhtar Babayev, se retrouve face à un climat incertain. Les débats, agités et parfois chaotiques, illustrent un multilatéralisme en crise, où la coopération entre pays du Nord et du Sud semble plus qu’en péril. Aux heures tardives de la nuit du 23 novembre 2024, un accord a été précipitamment ratifié, mais il a immédiatement été remis en question, révélant les tensions sous-jacentes au sein de cette enceinte traditionnelle de consensus.
Un Accord Controversé au Cœur des Tensions
Dans la nuit précédant la clôture, après une série de tergiversations, Mukhtar Babayev adopte un accord fondamental : le New Collective Quantified Goal (NCQG). Cet engagement prévoit le versement de **300 milliards de dollars** (équivalents à 287 milliards d’euros) par les pays développés pour soutenir les nations en développement dans leur transition vers des pratiques plus durables d’ici 2035. Bien que saluée par certains participants par des applaudissements nourris, cette résolution ne fait pas l’unanimité.
En effet, peu après l’annonce, la déléguée indienne, Chandni Raina, exprime son indignation. « Nous sommes blessés, très blessés par ce qu’ont fait la présidence et le secrétariat », a-t-elle déclaré, soulignant un sentiment d’injustice ressentie par plusieurs pays. Raina qualifie le texte d’« illusion d’optique » et appelle à une réévaluation des engagements, déplorant que les pays riches s’accrochent aux objectifs climatiques sans fournir les ressources nécessaires pour soutenir les pays en développement.
Une Opposition Énergique des Pays en Développement
Les remontrances de l’Inde trouvent écho chez d’autres nations. Les représentants de Cuba, de la Bolivie et du Nigéria intensifient la critique, reprochant aux pays développés d’échapper à la responsabilité de leur empreinte carbone historique. Diego Pacheco, chef de la délégation bolivienne, s’insurge : « Les pays développés veulent que nous respections le seuil de +1,5 °C de réchauffement, mais s’opposent à ce que les pays en développement aient les moyens de baisser leurs émissions ». Cette contestation sans précédent dans l’histoire de la COP souligne un désaccord croissant qui pourrait mettre en péril les efforts internationaux en matière de climat.
Un Signal Alarmant pour la Diplomatie Climatique
Les événements de Bakou révèlent des fissures dans le processus de négociation climatique, un domaine où la coopération et la solidarité sont essentielles. L’atmosphère tendue de la conférence, sur fond de disputes entre le Nord et le Sud, représente un défi majeur pour le futur du multilatéralisme climatique. Cette crise de confiance pourrait décourager les initiatives de coopération nécessaires pour s’attaquer efficacement à la crise climatique. Alors que le monde fait face à des enjeux de plus en plus pressants, l’érosion de l’engagement collectif soulève des inquiétudes quant à la capacité des nations à atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris.
L’impact de ces discussions et des décisions prises à la COP29 va bien au-delà des mesures immédiates. Il précède une période de réflexion et d’action qui s’avère cruciale pour les années à venir. Les pays du monde entier doivent redoubler d’efforts pour unir leurs forces afin de contrer les effets dévastateurs du changement climatique, tout en reconnaissant les besoins spécifiques des plus vulnérables.
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