Lors d’une réunion plénière de la conférence sur les changements climatiques à Bonn (Allemagne) le 3 juin 2024. CHRISTOPHER NEUNDORF/EPA/MAXPPP
Un manque de progrès associé à une grande frustration, colère, et déception. Les négociateurs et observateurs ont quitté Bonn (Allemagne) jeudi 13 juin avec des visages assombris après dix jours de pourparlers sur le climat marqués par des désaccords financiers entre les pays du Nord et du Sud.
Alden Meyer, expert au sein du think tank E3G et habitué des discussions climatiques, déplore : « Les négociateurs agissent comme si la crise climatique n’existait pas : ils se blâment mutuellement en disant ‘votre côté du canot de sauvetage coule’, sans réaliser que nous sommes tous dans le même bateau. »
Le travail des 6 000 délégués durant ces discussions intermédiaires techniques – sans la participation de ministres ou de chefs d’État – visait à préparer la prochaine conférence climatique mondiale, la COP29, prévue à Bakou (Azerbaïdjan) en novembre. L’un des aspects centraux et délicats est l’avancement d’un nouvel objectif mondial en matière de financement climatique que les pays devront adopter lors de la COP. Cet objectif est censé remplacer la somme de 100 milliards de dollars par an (93 milliards d’euros) que les pays développés s’étaient engagés à mobiliser pour les pays en développement – un objectif atteint en 2022, avec deux ans de retard.
Un document de travail informel de 35 pages rempli d’options diverses a été rédigé par les négociateurs, réitérant leurs positions sur les questions les plus controversées. Le principal point de désaccord concerne le montant de cette nouvelle enveloppe. L’Inde, le groupe arabe et le groupe Afrique ont proposé des montants entre 1 100 et 1 300 milliards de dollars par an de 2025 à 2030, proposition rejetée par les pays développés. Certains pays développés cherchent à élargir la base des contributeurs, établie en 1992, pour inclure des pays devenus depuis de grandes puissances économiques et de gros pollueurs, comme la Chine ou les pays du Golfe.
Cette séance de négociations a mis en évidence les tensions entre les différentes parties, avec des désaccords persistants sur plusieurs questions cruciales pour la lutte contre le changement climatique. La nécessité d’une coopération internationale renforcée pour relever ce défi mondial devient de plus en plus urgente.
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