Campagne nationale de prélèvement pour lutter contre la pollution aux « polluants éternels »
Le ministère de la transition écologique a récemment publié un arrêté qui oblige environ 5 000 installations industrielles classées pour la protection de l’environnement (ICPE) à réaliser une campagne d’analyses des substances poly- et perfluoroalkylées (PFAS) dans leurs rejets aqueux. Cette mesure fait suite à la contamination généralisée causée par ces produits chimiques ultratoxiques, largement utilisés dans la fabrication d’objets, mais également dans divers procédés industriels tels que le traitement des métaux ou des cuirs.
Les PFAS sont remarquables pour leur résistance et leur persistance, ce qui en fait des substances très prisées par les industriels. Cependant, une fois rejetés dans l’environnement, ces produits ne se dégradent pas, ce qui entraîne une pollution durable. Afin de remédier à cette situation, cette campagne de prélèvement a pour objectif d’identifier les sites pollueurs à travers le pays afin de mettre en place des actions de réduction des émissions.
Mis à part cinq usines de fabrication de PFAS situées dans différentes régions de la France, les sites pollués par ces substances sont largement méconnus. La première version de l’arrêté avait été publiée en février, et suite à des commentaires des parties prenantes et d’une consultation publique, le texte a été modifié avant d’être adopté. Les ICPE concernées sont celles relevant du régime de l’autorisation, qui sont en principe les plus polluantes.
La direction générale de la prévention des risques (DGPR) au ministère de la transition écologique a identifié 31 secteurs, tels que le traitement des textiles, des cuirs, des métaux et des surfaces, la papeterie, les raffineries, la fabrication de plastiques, de produits chimiques, de pesticides, ou encore de produits pharmaceutiques, ainsi que la filière de traitement et de stockage des déchets, des eaux usées aux déchets dangereux. Les entreprises comme Arkema, Daikin, Chemours ou Solvay font également partie de cette liste, car elles utilisent, produisent, traitent ou rejettent des PFAS.
Néanmoins, certains acteurs interrogés expriment leur déception quant à la version finale de l’arrêté. Certaines organisations regrettent notamment que toutes les ICPE, quel que soit leur régime de déclaration, n’aient pas été incluses dans ce dispositif. De plus, l’association Générations futures estime que neuf rubriques essentielles, telles que les vernis et les peintures, certaines activités papetières et le stockage de plastiques, n’ont pas été prises en compte.
Mots-clés: pollution aux PFAS, substances polluantes, installations industrielles classées pour la protection de l’environnement, campagne d’analyses, résistance et persistance, émissions polluantes, contamination généralisée, réduction des émissions, régime de l’autorisation, direction générale de la prévention des risques, traitement des textiles, traitement des cuirs, traitement des métaux, traitement des surfaces, papeterie, raffineries, fabrication de plastiques, fabrication de produits chimiques, fabrication de pesticides, fabrication de produits pharmaceutiques, traitement et stockage des déchets, entreprises polluantes, Arkema, Daikin, Chemours, Solvay, déception, régime de déclaration, vernis et peintures, activités papetières, stockage de plastiques.