Kenneth Anger, le réalisateur américain de renom, est décédé le 11 mai 2023 à l’âge de 96 ans, laissant derrière lui une œuvre de courts-métrages qui a profondément influencé la scène cinématographique underground. Sa mort, semblable à un canular, rappelle le personnage iconoclaste qu’il était, un artiste qui a vécu sa vie comme une invention permanente.
Sa cinématographie est aux antipodes de l’imagerie hollywoodienne et explore plutôt l’univers de l’occultisme et du queer. Ses films sont des cérémonies extravagantes où des silhouettes emblématiques, invoquant des forces obscures, traversent des jungles de fétiches ornementaux, de signes cabalistiques et de couleurs étincelantes, créant un univers onirique et psychotrope.
Né Kenneth Wilbur Anglemyer le 3 février 1927 à Santa Monica en Californie, Kenneth Anger trouve refuge chez sa grand-mère durant la Grande Dépression. Cette dernière l’emmène fréquemment voir des films de cinéma, un endroit où il développe une obsession pour les stars et leur véritable personnage caché. Anger deviendra ensuite un auteur de deux livres cultes, Hollywood Babylone I & II (1959 et 1986), basés sur les scandales et la face cachée des célébrités.
À l’âge de 8 ans, grâce à l’entregent de Diggy, une femme de l’âge de sa grand-mère qui avait été costumière à Hollywood, il a la chance de jouer le rôle du prince changelin dans la féerie Le Songe d’une nuit d’été (1935), de William Dieterle et Max Reinhardt. Cet événement sera une source d’inspiration pour lui tout au long de sa carrière, car il ne deviendra pas, comme il l’aurait souhaité, une star de cinéma enfant.
Par ailleurs, Le Magicien d’Oz et ses suites, cycle de romans pour enfants symbolique et à double sens, exercent également une fascination durable sur lui et se reflètent continuellement dans son œuvre de manière cryptique.
Kenneth Anger a marqué durablement la scène cinématographique underground américaine, et même au-delà. Sa disparition laisse derrière lui une œuvre qui continuera à inspirer les générations futures.
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