L’annonce du décès de Gabriel de Broglie, membre éminent de l’Académie française, a ébranlé le monde intellectuel français. Âgé de 93 ans, cet historien et juriste a eu une carrière exceptionnelle. Le chancelier de l’Institut de France, Xavier Darcos, a exprimé la tristesse ressentie face à cette perte inestimable. Retour sur le parcours d’un homme engagé au service de l’État et de la culture.
Gabriel de Broglie, figure marquante de la vie intellectuelle française, est décédé le mercredi 8 janvier à Paris, comme l’ont révélé l’Institut de France et l’Académie française. Son décès a suscité une réaction émue de la part du chancelier, qui a souligné l’impact qu’il a eu à la fois en tant que fonctionnaire et en tant qu’historien. Après presqu’un siècle d’existence, il laisse derrière lui un héritage considérable tant dans le domaine de l’histoire que dans la communication audiovisuelle.
Un parcours académique et professionnel brillant
Né dans une famille emblématique de la noblesse française, Gabriel de Broglie était le descendant d’une lignée déjà représentée à l’Académie française par plusieurs ancêtres. Après avoir brillamment étudié à Sciences Po Paris puis à l’École nationale d’administration (ENA), il a débuté une carrière impressionnante au sein du Conseil d’État. Son rôle dans divers ministères sous les autorités de Charles de Gaulle et Georges Pompidou, entre 1962 et 1971, a marqué les débuts de son engagement politique. « Le décès du chancelier honoraire Gabriel de Broglie nous laisse profondément attristés »
, a déclaré le chancelier Xavier Darcos, soulignant son rôle influent.
S’illustrant en tant que directeur général adjoint de l’ORTF puis directeur général de Radio-France, il a également présidé l’Institut national de l’audiovisuel et la Commission nationale de la communication et des libertés, posant ainsi des fondations solides pour le paysage audiovisuel français actuel qui émergea durant ces années.
Un historien de renom et un bibliophile passionné
Adepte des lettres, Gabriel de Broglie s’est toujours considéré avant tout comme historien. Ses ouvrages, traitant de sujets comme l’orléanisme et la monarchie de Juillet, ont acquis une place prépondérante dans la bibliothèque de l’histoire française. M. Darcos a ajouté qu’en plus d’être un serviable fonctionnaire, « Gabriel de Broglie était un homme de vaste culture », reconnu pour sa quête inlassable de la connaissance et sa passion pour les livres. La profondeur de son œuvre fait de lui une figure respectée par ses pairs et une référence pour les chercheurs et passionnés d’histoire.
Un héritage qui perdure à l’Académie française
Élu à l’Académie française en 2001, il a pris place dans le fauteuil 11, précédemment occupé par des personnalités telles que Alain Peyrefitte et Paul Morand. Son investissement dans cette institution a été continu jusqu’en 2017, date à laquelle il a terminé son mandat de chancelier. L’Académie française, qui compte désormais trente-six membres après son décès, a vu plusieurs fauteuils se libérer, dont un qui est vacant depuis septembre 2021.
Réactions et tributes
La réaction à sa disparition a été immédiate. Les hommages affluent, rappelant non seulement son rôle en tant que fonctionnaire mais aussi son impact culturel sur la société française. « Ses livres font autorité »,
a-t-on pu lire, illustrant l’admiration que lui portaient ses contemporains. Gabriel de Broglie laisse derrière lui une véritable empreinte dans le monde des lettres et une légitimité inébranlable dans le discours politique.
Dans cette triste actualité, le legs de cet intellectuel engagé souligne l’importance d’un dialogue entre l’histoire et les enjeux contemporains. Sa vision du monde, enrichie par des décennies d’expérience, continuera d’inspirer et de guider les générations futures dans leur propre quête de savoir.
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