Château-Tavares démissionne : l’avenir de Stellantis en jeu
L’annonce du départ de Carlos Tavares, l’ancien PDG de Stellantis, a provoqué une onde de choc dans le secteur automobile. Le lundi 2 décembre, l’action du constructeur s’est effondrée de plus de 7 % à la Bourse de Paris, conséquence directe de cette démission, saluée par certains syndicats. Ce tournant inattendu soulève des questions sur l’avenir de l’entreprise, ses choix stratégiques et les effets sur ses employés.
La démission de Carlos Tavares a été officialisée le dimanche précédent, avec un effet immédiat. Cette annonce a eu des répercussions notables sur le marché, le titre du groupe dégringolant à 11,61 euros, se plaçant en dernière position du CAC 40. Le conseil d’administration de Stellantis avait déjà mis Tavares en retrait début octobre, annonçant son départ à la retraite, mais des divergences importantes sur la direction stratégique ont précipité sa sortie. Henri de Castries, membre du conseil, a précisé que des « points de vue différents » expliquent cette décision, particulièrement face à la réticence de John Elkann, le président du conseil, à envisager des fusions avec d’autres groupes.
Une gestion controversée
Le mandat de Carlos Tavares a été marqué par des méthodes de gestion jugées rigides et des vagues de licenciements, ce qui lui a valu des critiques acerbes. Shawn Fain, dirigeant du syndicat américain United Auto Workers (UAW), a évoqué « un pas important dans la bonne direction » pour Stellantis, tout en dénonçant « une entreprise mal dirigée et une main-d’œuvre maltraitée ». Pour des travailleurs, le départ de Tavares est perçu comme une nécessité, et plusieurs syndicats, en France comme en Italie, ont exprimé leur satisfaction. La CGT de Stellantis a expliqué que le dirigeant « n’est pas à plaindre », tandis que le syndicat italien UILM a appelé à une « rupture » avec les méthodes de son prédécesseur, plaidant pour un avenir centré sur les « travailleurs et usines italiennes ».
Un avenir incertain
Alors que la recherche du successeur de Tavares est déjà « en bonne voie », comme l’a déclaré Stellantis, le choix du prochain dirigeant sera crucial pour l’orientation future de l’entreprise. La nomination devrait avoir lieu au premier semestre 2025. L’enjeu est immense : sous la direction de Tavares, Stellantis avait réussi à connaître un essor financier impressionnant, mais le premier semestre 2024 a vu les bénéfices nets du groupe se réduire de moitié, exacerbés par des difficultés sur le marché nord-américain, où la qualité des véhicules avait été remise en question.
En héritage, Carlos Tavares laisse un groupe en pleine mutation vers les véhicules hybrides et électriques, mais confronté à des défis majeurs. Au sortir de cette crise managériale, les décisions prises par le nouveau dirigeant de Stellantis seront scrutées de près, tant par les investisseurs que par les employés.
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