jeudi 17 octobre 2024
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Sanofi menacé de disparaître : le Doliprane en péril !

Le ministre de l’économie, Antoine Armand, a récemment évoqué l’évolution potentielle de la vente de la filiale de Sanofi, Opella, spécialisée dans la santé grand public, au fonds d’investissement américain CD&R. Cette annonce, faite lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 15 octobre, s’accompagne de préoccupations croissantes concernant la souveraineté sanitaire en France. Afin d’assurer que les engagements envers l’emploi et l’empreinte industrielle sont respectés, un « bilan exhaustif » des aides publiques accordées au groupe Sanofi au cours des dix dernières années sera demandé.

Tout a commencé lorsque le ministre a été questionné par plusieurs députés sur la vente imminent d’Opella, qui est notamment connue pour son produit phare, le Doliprane. Armand a tenté de rassurer en affirmant : « Oui, nous soutenons les entreprises, oui, nous soutenons l’emploi et l’industrie, mais cela ne peut pas se faire n’importe comment et à n’importe quelles conditions ». Ses propos soulignent l’engagement du gouvernement à encadrer cette transaction pour protéger l’intérêt national.

Engagements du gouvernement envers l’emploi

Lors de sa visite du site de production du Doliprane à Lisieux, Armand a précisé les « engagements très précis » envisagés avec les acteurs impliqués dans la vente. Ces engagements concernent des éléments cruciaux tels que le maintien de l’emploi, la localisation du siège et le soutien à la recherche et au développement. « Nous sommes prêts à demander des sanctions et l’étude d’une prise de participation publique pour que ces engagements soient tenus », a-t-il déclaré. De plus, il a évoqué la possibilité d’une participation de l’État au conseil d’administration d’Opella pour garantir le respect de ces décisions.

Procédures de contrôle des investissements étrangers

Le gouvernement entend également mobiliser « l’ensemble de la procédure de contrôle des investissements étrangers » en France si la vente se concrétise. Cela témoigne d’une volonté claire de veiller sur les enjeux stratégiques liés à des secteurs essentiels pour la santé publique et l’économie nationale. Le président Emmanuel Macron a réaffirmé cette position en déclarant : « On s’est battu pour que le Doliprane soit reproduit en France et qu’on reproduise des molécules et des médicaments indispensables. » Il a insisté sur le fait que des mécanismes existaient pour garantir la protection d’un secteur aussi vital.

Réactions et préoccupations de l’opinion publique

Cette potentielle cession a suscité des inquiétudes au sein de la population et parmi les acteurs politiques lesquels craignent pour l’avenir de l’approvisionnement en médicaments. La vigilance est d’autant plus nécessaire, car la disponibilité du paracétamol a déjà montré des signes de tensions dans le passé. Le groupe Sanofi, quant à lui, défend son projet en soutenant que cela ouvrirait la voie à « la création d’un nouveau champion mondial, le seul basé en France, dans le secteur de la santé grand public ».

Mobilisation des syndicats et soutien politique

Les syndicats, quant à eux, se mobilisent face à cette incertitude. Un rassemblement est prévu ce jeudi à l’usine de Compiègne, avec la participation de figures politiques comme François Ruffin et Xavier Bertrand. Cette initiative illustre bien l’inquiétude partagée sur l’avenir des 1 700 salariés d’Opella en France. Avec le Doliprane représentant le deuxième produit en termes de revenus pour l’entreprise, la situation est d’autant plus délicate. Actuellement, la France ne représente que 10 % du chiffre d’affaires global d’Opella, qui a atteint 5,2 milliards d’euros en 2023.

Ce contexte met en lumière des notions cruciales de souveraineté industrielle et de protection de l’emploi face à la mondialisation des marchés. Alors que la vente d’Opella se dessine, les enjeux soulevés exigent une attention particulière de la part des autorités et une mobilisation de tous les acteurs concernés.

Mots-clés: Sanofi, Opella, Doliprane, Antoine Armand, souveraineté sanitaire, emploi, ventes, investissements étrangers.

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