vendredi 18 octobre 2024
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Sanofi en guerre : grève totale contre la vente d’Opella !

Une vague de mécontentement s’annonce chez Sanofi, notamment sur le site de production à Lisieux, dans le Calvados, à la suite de l’annonce d’une vente potentielle de sa branche dédiée à la santé grand public, Opella, à un fonds d’investissement américain. Les syndicats CFDT et CGT prévoient un mouvement de grève reconductible à partir du 17 octobre pour faire entendre la voix des employés et défendre les emplois et la souveraineté sanitaire.

Les inquiétudes grandissent autour de cession envisagée de la filiale Opella, connue pour la commercialisation du Doliprane. Cette décision a semé le trouble parmi les employés et dans l’opinion publique, incitant les syndicats à agir rapidement. La CFDT, représentant majoritaire au sein de l’entreprise, a évoqué une mobilisation générale pour exprimer ce mécontentement face à la vente de la branche. La CGT, de son côté, appelle également à un mouvement indéfini jusqu’à ce que l’entreprise renonce à ce projet. Ces actions visent à souligner les inquiétudes grandissantes concernant la gestion des stocks et la production en France.

Les raisons de la colère des syndicats

Le 11 octobre, la direction de Sanofi a envoyé un courrier aux salariés qui a provoqué une réaction immédiate. Selon Humberto de Sousa, syndicaliste CFDT, ce message « minimise les choses » et indique clairement les intentions de l’entreprise de vendre à un fonds américain, malgré les préoccupations exprimées par le gouvernement et l’opinion publique. Ce constat a conduit à la nécessité d’un mouvement de grève générale pour faire pression sur la direction et stopper cette vente jugée alarmante pour le secteur de la santé.

Les syndicats, notamment la CFDT et la CGT, insistents sur le fait que la décision de la direction manque de transparence et ne répond pas aux interrogations légitimes des employés. « On ne peut pas demander à un groupe de prendre des engagements une fois que la décision est prise », a souligné Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, exigeant que des garanties soient posées avant que la vente ne soit finalisée.

Les enjeux de la cession

Les enjeux entourant cette cession concernent non seulement la pérennité des emplois, mais également la souveraineté sanitaire du pays. La ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, a exprimé le besoin d’obtenir des garanties précises de la part de Sanofi sur « la production en France » et « l’approvisionnement normal » des médicaments en pharmacies. Les craintes se portent aussi sur la gestion des stocks, le Doliprane étant un médicament de premier recours pour de nombreuses personnes en France.

Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, en visite à Lisieux, a également pris ses responsabilités en soulignant qu’il exigerait « des conditions extrêmement précises, fortes et intangibles sur la suite » de cette cession. En conséquence, un bilan des aides publiques reçues par Sanofi a été sollicité pour mieux comprendre les implications de ce projet. Cette démarche apparaît essentielle pour éclairer le débat et la décision politique à venir.

Des interrogations sur l’avenir

Le mouvement de grève prôné par les syndicats met désormais la pression sur la direction de Sanofi, qui est dans l’attente d’une réponse claire et rapide du gouvernement sur les conditions de la vente. La forte mobilisation des employés témoigne d’un climat social tendu, où la peur de perdre son emploi et de voir la production de médicaments cruciaux pour la santé publique délocalisée suscite des préoccupations.

Alors que la direction doit faire face à cette vague de contestation, les prochaines étapes s’annoncent décisives. Les syndicats espèrent obtenir les assurances nécessaires concernant la pérennité des emplois et la sécurité des approvisionnements. En attendant, la pression sur Sanofi ne cesse de croître à mesure que se rapproche la date de début de la grève, prévue pour le 17 octobre.

Mots-clés: Sanofi, grève, Opella, Doliprane, santé publique, cession, syndicats

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