Titre: Les prix mondiaux du riz atteignent leur plus haut niveau en quinze ans
Les prix mondiaux du riz ont connu une augmentation de 9,8 % en août par rapport au mois précédent, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette hausse représente le prix le plus élevé en quinze ans, précise la FAO. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la raison de cette augmentation n’est pas liée à une baisse des stocks.
Selon l’agence, il est prévu que les stocks mondiaux de riz atteignent leur niveau le plus élevé jamais enregistré d’ici 2023-2024, avec une augmentation de 1,4 % par rapport à l’année précédente. Près de trois quarts de ces stocks devraient être détenus par la Chine et l’Inde, deux des plus grands producteurs mondiaux de riz.
Cependant, la cause de cette augmentation des prix réside dans la politique intérieure indienne. En effet, le 20 juillet, New Delhi a interdit l’exportation de riz blanc non basmati, qui représente environ un quart de ses exportations habituelles de riz. Cette décision a été prise afin de préserver suffisamment de riz pour la consommation nationale et de limiter l’inflation sur le marché intérieur.
L’Inde est responsable de 40 % du commerce mondial du riz et exporte notamment en Afrique (Sénégal, Nigeria, Côte d’Ivoire, Bénin), en Asie (Pakistan, Philippines) et au Moyen-Orient (Turquie, Syrie). De plus, une taxe à l’exportation de 20 % sur le riz étuvé a été mise en place. Le pays envisage également de réduire les droits de douane sur le blé pour faciliter son importation.
Cette décision a eu un impact significatif sur le marché mondial du riz, qui s’est considérablement tendu. Les prix étaient déjà en hausse de 30 % sur un an à la fin du mois de juillet, selon le spécialiste du riz et économiste Patricio Mendez del Villar. Les incertitudes quant à la durée de l’interdiction et les craintes d’étendre les restrictions à d’autres types de riz ont eu des répercussions importantes sur le marché.
Face à cette situation, de nombreux États et acteurs ont décidé de conserver des stocks, de renégocier des contrats ou même de cesser de faire des offres de prix, explique la FAO dans un communiqué. Les Philippines, par exemple, ont annoncé la signature d’un accord avec le Vietnam pour sécuriser leurs importations de riz sur une période de cinq ans.
En revanche, les prix alimentaires mondiaux dans leur ensemble ont légèrement baissé le mois dernier, avec une diminution de 2,1 % par rapport à juillet. Cette baisse a été tirée vers le bas par le recul des prix des céréales, des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers.
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