vendredi 22 novembre 2024
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La vente mouvementée de Marianne: rebondissements en pagaille!

À l’instar des feuilletons estivaux captivants, la vente de l’hebdomadaire « Marianne » a été officiellement annoncée en avril par Denis Olivennes, bras droit du milliardaire Daniel Kretinsky, et ne cesse d’être ponctuée de rebondissements. Confronté à l’impasse de la situation concernant la cession du magazine fondé en 1997 par Jean-François Kahn et Maurice Szafran, le groupe CMI France a récemment déclaré que les négociations exclusives avec le groupe Otium de Pierre-Edouard Stérin, souverainiste et fervent catholique, étaient terminées. Cela a été confirmé par Denis Olivennes dans un courriel envoyé jeudi 18 juillet au Comité social et économique, puis à la Société des rédacteurs de Marianne (SRM).

Deux jours avant le premier tour des élections législatives anticipées, la rédaction de « Marianne » s’est mise en grève le 28 juin pour protester contre la vente du magazine à M. Stérin. Les révélations du « Monde » le 26 juin, mettant en lumière les liens de Pierre-Edouard Stérin avec Marine Le Pen et le Rassemblement national (RN) via le financier François Durvye, ainsi que son intention de soutenir des candidats aux législatives sous l’étiquette RN LR, ont suscité des inquiétudes en interne. Moins d’une semaine auparavant, le vendredi 21 juin, la rédaction s’était prononcée contre le rachat par Pierre-Edouard Stérin, malgré les garanties d’indépendance obtenues.

La majeure partie des journalistes pensait que ces garanties d’indépendance, obtenues grâce à l’approbation du directeur de la rédaction et à la représentation de la rédaction au sein du conseil d’administration à venir, protégeraient le journal des éventuelles ingérences de son futur actionnaire. Cependant, une minorité estimait que les divergences entre les valeurs fondatrices du magazine et M. Stérin étaient trop profondes. Suite à la publication d’articles révélant l’activisme politique des proches de M. Stérin en faveur de l’union des droites, la SRM a jugé que les garanties d’indépendance obtenues étaient insuffisantes pour exercer leur métier sereinement et a appelé CMI France à chercher de nouveaux acquéreurs assurant l’indépendance éditoriale et la pérennité économique du titre.

De son côté, l’entrepreneur de 62 ans, Jean-Martial Lefranc, continue de se positionner comme un plan B crédible et a intensifié ses efforts en ce sens depuis avril. Il a rencontré Natacha Polony, la directrice de la rédaction de « Marianne », le lundi 8 juillet, et accompagné du banquier d’affaires Philippe Englebert, ancien conseiller d’Emmanuel Macron, il a tenté de rassurer sur sa solidité financière et son projet éditorial en dialoguant avec plusieurs représentants de la SRM le mercredi 10 juillet.

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