Une grève des cheminots est prévue pour jeudi, orchestrée par l’ensemble des syndicats, mais elle n’affectera que légèrement le trafic ferroviaire. Les TGV devraient circuler de façon « quasi normale », tandis que quelques perturbations sont anticipées sur certaines lignes régionales. La SNCF prévoit de fournir des précisions plus tard dans la journée. Alors que cette mobilisation exprime des préoccupations relatives à la réforme du transport ferroviaire, elle soulève également des interrogations sur l’avenir du réseau, et des promesses gouvernementales en matière de décarbonation.
Ce jeudi, les syndicats de cheminots appellent à une grève de vingt-quatre heures pour protester contre le démantèlement de Fret SNCF et l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs. Ce mouvement de protestation pourrait être suivi d’une action reconductible à partir du 11 décembre, ce qui marque un moment charnière pour le secteur ferroviaire. La situation est d’autant plus tendue que la ministre du partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin, a récemment écarté toute possibilité de moratoire concernant le démantèlement de la branche de fret de la SNCF, malgré les avertissements des syndicats. Elle a souligné ce qu’elle appelle une « obligation européenne » de transformation du fret ferroviaire.
Les enjeux du fret ferroviaire en France
Le futur de Fret SNCF suscite des préoccupations chez les employés et les usagers. Le 1er janvier 2025, Fret SNCF sera scindé en deux entités distinctes : Hexafret, dédiée au transport de marchandises, et Technis, chargée de la maintenance des locomotives. Cette mesure, bien que perçue comme un moyen d’améliorer l’efficacité du secteur, est aussi le produit d’un plan négocié entre l’Etat français et la Commission européenne en réponse à des suspicions de soutien financier inapproprié de l’Etat à Fret SNCF. La ministre a insisté sur le fait que « tous les flux » de marchandises demeureraient sur le rail, promettant qu’aucune suppression d’emplois n’interviendrait dans le cadre de cette transformation.
Les raisons de la grève
Les grévistes craignent que la réduction d’une branche aussi cruciale pour le transport de marchandises entraîne une dégradation des services offerts et des répercussions sur l’emploi. Le gouvernement est « déterminé à faire du fret ferroviaire un pilier de la décarbonation du secteur des transports »
, a affirmé Catherine Vautrin. Cependant, nombre de cheminots redoutent que la rationalisation du réseau ne se fasse au détriment de la qualité des services, essentiel pour assurer la pérennité du fret ferroviaire.
Les impacts sur le trafic ferroviaire
Les usagers du transport ferroviaire, notamment ceux qui dépendent des lignes régionales, pourraient rencontrer des désagréments en raison de cette grève. La SNCF a communiqué une prévision de trafic qui reste « quasi normale » pour les TGV, tout en prévendant de possibles perturbations sur certaines lignes régionales. Les passagers doivent donc rester vigilants et consulter régulièrement les mises à jour de la SNCF.
Cette situation met en lumière la complexité des enjeux auxquels fait face le secteur ferroviaire en France. Balancer entre l’efficacité économique et le maintien de services de qualité est un défi supplémentaire. Alors que le gouvernement s’efforce de suivre les directives européennes, les craintes des usagers et des employés doivent également être entendues et prises en compte.
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