Des familles se mobilisent pour dire « stop à la mort au travail »
Le samedi 4 mars 2023, le Collectif familles: stop à la mort au travail a organisé un rassemblement en hommage aux morts au travail devant le ministère du travail, à Paris. Le collectif, composé principalement de parents endeuillés, a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique aux accidents du travail mortels.
En 2021, 645 salariés du privé sont morts suite à un accident du travail. Les données pour les fonctionnaires, indépendants et autres statuts étant lacunaires, ce chiffre est probablement sous-estimé. Les membres du collectif, qui œuvrent principalement dans le bâtiment ou l’agriculture, ont tous perdu un proche sur son lieu de travail, souvent un homme jeune.
Créé il y a quelques mois par Caroline Dilly, mère de Benjamin, couvreur de 23 ans, et Fabienne Bérard, mère de Flavien, qui a perdu la vie à 27 ans sur un chantier de forage pétrolier en Charente, le collectif permet aux familles de se soutenir et de s’entraider dans les longues suites administratives et judiciaires qui les attendent.
Lors du rassemblement, après des minutes de silence et d’applaudissements, le collectif a énoncé un certain nombre de doléances, avant d’être reçu au ministère du travail situé juste en face : plus de transparence sur les chiffres de la mort au travail et un meilleur accompagnement des familles de victimes.
Les membres du collectif ont souligné que la plupart des proches ont attendu des mois avant d’obtenir des éléments d’explication sur les circonstances de l’accident, du fait des lenteurs des enquêtes et procès. Les parents de Jérémy Wasson, élève ingénieur de 21 ans qui a perdu la vie lors de son « stage d’observation », ne savent toujours pas ce qu’il faisait sur le toit où il est tombé. L’entreprise a été inculpée d’homicide involontaire il y a un an, mais fera appel.
Le collectif a souhaité mettre des visages sur des chiffres et dénoncer la négligence à l’égard de la sécurité des travailleurs. Les membres ont insisté sur la nécessité de ne pas considérer ces accidents comme des faits divers, mais comme des drames qui impliquent de nombreuses personnes, des familles entières.
Mots-Clés: collectif familles, accident du travail, rassemblement, ministère du travail.