La centrale à charbon de Cordemais, située en Loire-Atlantique, est au cœur d’une controverse majeure. Le 16 septembre 2024, Luc Rémont, PDG d’EDF, a annoncé un revirement inattendu concernant le projet de conversion à la biomasse surnommé « Ecocombust ». Bien que porté par les salariés et soutenu par la CGT, EDF a décidé d’envisager l’arrêt de cette initiative. Cette décision soulève des inquiétudes quant à l’avenir industriel de la région déjà confrontée à des défis économiques.
Le projet « Ecocombust » visait à substituer une partie des granulés de charbon par des déchets de bois, contribuant ainsi à un passage vers des pratiques énergétiques plus durables. Toutefois, EDF a justifié sa décision par des motifs d’ordre technico-économique, déclarant que les conditions nécessaires à sa réalisation n’étaient pas réunies. Cette annonce a suscité des réactions vives de la part des syndicats, qui ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme un manque de respect pour le territoire ligérien et ses travailleurs.
Les implications de cette annonce sont énormes. La centrale de Cordemais emploie actuellement 335 agents, et la possibilité d’un arrêt du projet inquiète les maires socialistes de Nantes et Saint-Nazaire, qui dénoncent une rupture des engagements pris par le président Emmanuel Macron en matière de transition énergétique. En septembre 2023, Macron avait promis une conversion complète à la biomasse de toutes les centrales au charbon d’ici 2027. La décision d’EDF semble contredire cette promesse et alimente les craintes quant à l’absence d’une stratégie gouvernementale cohérente pour soutenir ces transitions.
Les acteurs locaux, y compris les sénateurs de la Loire-Atlantique, se demandent si l’État laissera cet ambitieux projet de transition écologique initié par les travailleurs s’éteindre. Ils craignent que cette décision, au-delà des impacts économiques, n’ait aussi des conséquences environnementales significatives en maintenant une dépendance à une forme d’énergie fossile parmi les plus polluantes.
Cette situation met en lumière non seulement les enjeux énergétiques, mais également les tensions entre les promesses politiques et la réalité sur le terrain. Alors que le secteur de l’énergie évolue, il devient indispensable que les décisions prises soient en phase avec les attentes des collectivités locales et des salariés qui travaillent pour une transition écologique significative.
Mots-clés: EDF, Cordemais, Ecocombust, biomasse, transition énergétique, Loire-Atlantique, collectivités locales, emplois industriels