lundi 9 décembre 2024
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Claudia Sheinbaum face à Trump : enjeux économiques gigantesques !

En juin 2011, à Ciudad Juarez dans l’État du Chihuahua, une usine – une « maquiladora » – illustre les défis et les opportunités de l’économie mexicaine, particulièrement en ce qui concerne les relations commerciales avec les États-Unis. La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, tente de persuader Donald Trump des répercussions économiques potentielles de l’imposition de droits de douane sur les importations mexicaines et canadiennes. Dans sa lettre, Sheinbaum évoque des exemples concrets pour illustrer l’interdépendance des économies nord-américaines et la nécessité d’une approche collaborative.

Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, s’engage à dialoguer avec Donald Trump pour défendre les intérêts économiques de son pays. Elle lui a récemment adressé une lettre dans laquelle elle a tenté de lui exposer « des données simples » relatives aux répercussions d’une taxation douanière sur les importations mexicaines et canadiennes. En s’interrogeant sur le fait que des entreprises telles que General Motors, Stellantis et Ford Motors Company, qui sont devenues des piliers de l’économie mexicaine depuis quatre-vingts ans, puissent être affectées par ces nouvelles mesures tarifaires, elle souligne la fragilité de la relation commerciale entre les États-Unis et le Mexique.

Une interdépendance économique forte

Depuis la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994, connu aujourd’hui sous le nom d’Accord Canada-Etats-Unis-Mexique, les économies mexicaine et américaine sont devenues profondément imbriquées. Les États-Unis importent une grande quantité de produits mexicains et, à ce titre, le secteur automobile est particulièrement touché par cette interconnexion. Imposer des taxes douanières au Mexique nuirait gravement à l’industrie de Detroit, déjà en péril face à la concurrence chinoise, a averti l’économiste Mario Campa. Cette dynamique de dépendance a favorisé la création de millions d’emplois dans le secteur, représentant environ 20 millions de postes directs et indirects au Mexique.

Les usines de maquiladoras, comme celles situées à Ciudad Juarez, ont vu le jour en 1965, bénéficiant d’exemptions fiscales et douanières. Ces zones industrielles sont devenues des plaques tournantes pour la production de biens destinés aux États-Unis, où 60 % des exportations mexicaines transitent. Notamment, les secteurs de l’automobile, des poids lourds et des semi-conducteurs composent la moitié de ces exportations. À travers cette intégration économique, le pays a su attirer des investissements étrangers, notamment américains.

Réponses aux défis contemporains

Dans le cadre des tendances récentes de l’économie mondiale, le Mexique se démarque grâce au phénomène du nearshoring. Cette pratique consiste à délocaliser la production à proximité des marchés principaux. Tirant avantage d’une main-d’œuvre compétente et moins coûteuse que celle de pays comme la Chine, le Mexique est devenu un acteur clé dans des secteurs émergents tels que l’aéronautique, l’électronique et les nouvelles technologies. La décision de Joe Biden, en janvier 2023, de percevoir le Mexique à travers le prisme du Chips and Science Act, a encore cimenté cette position.

Un avenir incertain mais prometteur

La relation entre le Mexique et les États-Unis semble déterminante pour l’avenir économique des deux pays, surtout au regard des défis globaux actuels. En facilitant les échanges, les pays voisins peuvent non seulement stimuler leur croissance respective, mais également se préparer à des crises économiques futures. Les secteurs clés de l’économie mexicaine, notamment l’automobile et l’électronique, doivent naviguer prudemment pour contrer toute mesure protectionniste qui pourrait compromettre leur prospérité.

En somme, la collaboration à l’échelle nord-américaine semble plus pertinente que jamais. L’incompréhension des bénéfices mutuels pourrait se traduire par des revers économiques, tant pour les États-Unis que pour le Mexique.

Mots-clés: Mexique, Donald Trump, Claudia Sheinbaum, maquiladoras, près du littoral

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