dimanche 8 septembre 2024
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Judo: Clarisse Agbégnénou et sa fédération en conflit

Mais le temps manque. Clarisse Agbégnénou prend le départ pour Tel Aviv en portant un kimono Mizuno. « Je me suis retrouvée seule, sans entraîneur ni encadrement, et je n’ai pas pu me préparer correctement pour cette compétition », regrette la quintuple championne du monde.Mots-Clés: Clarisse Agbégnénou, Jeux olympiques de Tokyo, Stéphane Nomis, FFJDA, Insep, Adidas, Mizuno.

Clarisse Agbégnénou, quintuple championne du monde de judo et grand espoir de médaille pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a fait son retour à la compétition, le 17 février, au Grand Prix de Tel Aviv. Cependant, ce retour s’est effectué dans des circonstances particulières, puisque la judoka se retrouve privée d’entraîneur par sa propre fédération. En cause, une dissension entre la championne et la Fédération française de judo et disciplines associées (FFJDA) concernant la marque du kimono de Clarisse Agbégnénou.

Depuis trois ans, Clarisse Agbégnénou n’est plus engagée par aucune convention avec la Fédération française de judo. A son arrivée à la tête de la FFJDA, en novembre 2020, Stéphane Nomis a rompu la convention établie par son prédécesseur, et attend de fixer les termes d’un nouvel accord avec Agbégnénou. Cependant, cette nouvelle convention comporte des obligations qui ne sont pas toujours en adéquation avec les attentes de la judoka.

Lundi 13 février, Clarisse Agbégnénou explique au Monde que « la fédération lui demandait d’adhérer du jour au lendemain, sans discussion, à cette nouvelle convention. Tout à coup, on lui imposait une participation aux championnats de France, on exigeait qu’elle demande une autorisation à la fédération avant d’intervenir dans des clubs ou encore de porter un kimono Adidas en compétition. »

Face aux réticences de la tricolore, le président de la fédération a alors proposé un kimono neutre, en attendant une décision ultérieure. Mais l’imminence de son retour à la compétition a envenimé les échanges et la fédération a adressé en urgence des kimonos Adidas à Clarisse Agbégnénou. « A ce moment-là, on m’a clairement menacée en m’indiquant qu’il y aurait des conséquences si je ne portais pas ces kimonos. Or, je n’ai pas eu le temps de m’y habituer et il n’y avait pas mes sponsors dessus », a-t-elle déclaré.

Malgré le stress et la pression, Clarisse Agbégnénou a pris le départ pour Tel Aviv en portant un kimono Mizuno. « Je me suis retrouvée seule, sans entraîneur ni encadrement, et je n’ai pas pu me préparer correctement pour cette compétition », a regretté la championne.

Cette situation témoigne de la complexité des relations entre les athlètes et leur fédération. Clarisse Agbégnénou, qui représente la France aux Jeux olympiques de Tokyo le 27 juillet 2021, espère que la FFJDA et elle trouveront un terrain d’entente pour que sa préparation pour les prochains Jeux olympiques puisse se faire dans les meilleures conditions.

Mots-Clés: Clarisse Agbégnénou, Jeux olympiques de Tokyo, Stéphane Nomis, FFJDA, Insep, Adidas, Mizuno.