jeudi 30 janvier 2025

Neymar : 27 millions d’euros par match en Arabie saoudite

Neymar, l’une des figures emblématiques du football mondial, a récemment fait couler beaucoup d’encre suite à son passage éclair en Arabie saoudite avec le club d’Al-Hilal. Annoncé comme une recrue historique pour la Saudi Pro League, l’ex-joueur du PSG a suscité autant d’espoirs que de controverses, notamment en raison de l’énorme investissement financier lié à son transfert et à son salaire. Aujourd’hui, alors que ses performances sur le terrain n’ont pas répondu aux attentes, une question se pose : quel a été le véritable coût de cette aventure ? Retour sur un dossier qui mêle ambitions démesurées et réalités décevantes.

Neymar et Al-Hilal : un mariage gâché aux promesses non tenues

Le passage de Neymar à Al-Hilal avait tout d’un conte de fées sur le papier. La star brésilienne, auréolée de son statut de joueur élite, rejoignait l’un des clubs les plus prestigieux de la Saudi Pro League. Pourtant, ce qui devait être une union prospère s’est transformé en une aventure marquée par des déceptions et des échecs répétés. En seulement sept apparitions sous le maillot d’Al-Hilal – dont quatre matchs disputés dans leur intégralité – Neymar n’a inscrit qu’un pauvre but, tout en délivrant trois passes décisives. En comparaison avec ses performances au PSG (118 buts et 77 passes décisives), ce bilan est déconcertant.

Les raisons de cet échec sont multiples, mais l’une des principales reste sa fragilité physique. Dès son arrivée à Riyad, Neymar a été freiné par des pépins musculaires, avant de subir une rupture du ligament croisé antérieur lors d’un match international en octobre 2023. Les rechutes répétées, notamment aux ischio-jambiers, ont limité sa participation à seulement 428 minutes sur les terrains saoudiens. Ce manque de temps de jeu, couplé à des attentes énormes, a entaché l’image du joueur et a suscité des critiques envers Al-Hilal pour leur pari risqué sur un joueur connu pour ses blessures récurrentes.

Un gouffre financier : Neymar, poids lourd pour Al-Hilal

L’aspect financier de l’aventure de Neymar à Al-Hilal illustre l’ampleur du fiasco. Son transfert a coûté la somme astronomique de 90 millions d’euros, un montant considérable pour un joueur âgé de 31 ans et dont les antécédents médicaux étaient déjà préoccupants. S’ajoute à cela un salaire faramineux de 200 millions d’euros pour deux saisons. Depuis son arrivée en août 2023, Neymar a touché l’intégralité de ses 100 millions d’euros pour la saison 2023-2024, malgré un apport sportif insignifiant. À ce montant s’ajoutent 90 millions d’euros qu’il aurait dû percevoir pour la saison suivante, bien qu’il ait renoncé à environ 9,6 millions d’euros en acceptant une résiliation de contrat anticipée.

Cet investissement colossal pour un rendement si faible soulève des questions sur l’approche de recrutement d’Al-Hilal. Le club saoudien, en quête de prestige international, semble avoir succombé à l’attrait du nom et du marketing qu’incarne Neymar, plutôt qu’à une analyse rigoureuse de sa condition physique et de ses capacités à contribuer réellement sur le terrain. Ce gouffre financier reste une leçon coûteuse qui met en lumière les risques d’un tel pari sur des stars fragiles.

Le prix du rêve : Neymar et un coût par minute hors norme

Le passage de Neymar à Al-Hilal n’a pas seulement été coûteux dans l’absolu, mais il a atteint des proportions ahurissantes lorsqu’on examine le coût par minute jouée. Avec un total de 428 minutes disputées en sept matchs, son salaire, estimé à 190 millions d’euros sur un an et demi, équivaut à environ 444 000 euros pour chaque minute passée sur le terrain. Ce montant dépasse de loin les standards internationaux, même pour les plus grandes stars de ce sport.

Ce chiffre révèle surtout l’écart abyssal entre l’investissement consenti et l’impact réel du joueur. Neymar, censé être une figure centrale pour Al-Hilal, s’est retrouvé symboliquement relégué sur le banc, alors que son entraîneur Jorge Jesus le considérait hors de forme. Cela pose la question de la viabilité d’un modèle économique basé sur l’attraction de grands noms à tout prix. Dans le cas de Neymar, le rêve d’un rayonnement global pour Al-Hilal s’est transformé en une réalité financièrement intenable.

Neymar après Al-Hilal : quelles options pour rebondir ?

À l’issue de son aventure avortée en Arabie saoudite, la carrière de Neymar se trouve à la croisée des chemins. Plusieurs options semblent se profiler pour le Brésilien. Parmi elles, un retour au club de Santos, où tout a commencé, apparaît comme une possibilité romantique mais réaliste. Ce choix pourrait lui permettre de retrouver une stabilité et de renouer avec un environnement familier dans son pays natal.

Une autre piste envisagée serait un transfert vers la MLS, où plusieurs anciens grands noms du football européen continuent d’évoluer. L’attrait commercial de Neymar et son ambition de participer à la Coupe du monde 2026 pourraient séduire une franchise américaine prête à investir lourdement. Cependant, la question de sa condition physique reste un enjeu majeur. Neymar devra prouver qu’il peut redevenir un joueur compétitif, sans les blessures récurrentes qui ont entravé ses dernières saisons. Une chose est certaine : son avenir reste incertain et toute décision devra être soigneusement réfléchie.

La Saudi Pro League : un mirage face aux attentes des stars

L’échec de Neymar à Al-Hilal met en lumière une problématique plus large : la capacité de la Saudi Pro League à répondre aux attentes des stars internationales. Bien que cette ligue ait attiré des noms prestigieux comme Cristiano Ronaldo ou Karim Benzema, elle semble peiner à offrir un environnement compétitif et structuré pour exploiter pleinement leur potentiel. Les blessures fréquentes, les critiques sur le niveau de jeu et des décisions managériales discutables ont souvent terni le séjour des stars dans ce championnat.

Pour Neymar, cette expérience a révélé les limites d’un projet bâti essentiellement sur l’attraction médiatique. À titre de comparaison, malgré ses critiques envers la Ligue 1, ce dernier a paradoxalement trouvé plus de régularité et de succès en France qu’en Arabie saoudite. Si la Saudi Pro League souhaite véritablement rivaliser avec les grandes ligues européennes, elle devra repenser ses stratégies non seulement en matière de recrutement, mais aussi dans le développement d’une culture sportive capable de tirer le meilleur des joueurs qu’elle attire. Sinon, elle risque d’être perçue comme un simple mirage où les rêves des stars s’éteignent prématurément.

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