Dans un climat de tension et d’incertitude, la ville de Saint-Étienne a été le théâtre d’une mobilisation sans précédent ce samedi. Les groupes ultras dissolution–supporters-ultras-green-angels-magic-fans/ » title= »« La … des groupes … : une mesure controversée et ses conséquences » »>Green Angels et Magic Fans, figures emblématiques des tribunes du stade Geoffroy-Guichard, sont au cœur d’une controverse qui menace leur existence. Accusés par le ministère de l’Intérieur d’être impliqués dans des violences, ces collectifs, soutenus par des milliers de supporters, dénoncent une mesure qu’ils jugent injustifiée. Entre ferveur populaire et surveillance accrue des autorités, retour sur une journée décisive pour l’avenir des ultras et, au-delà, pour l’identité du club de l’ASSE.
Les ultras des Verts en première ligne contre la dissolution
Ce samedi, Saint-Étienne a vibré au rythme des chants et des manifestations de ses ultras. Les Green Angels et les Magic Fans, deux groupes emblématiques du club, se trouvent dans la ligne de mire du ministère de l’Intérieur, menacés de dissolution pour leur supposée implication dans des violences. Pour les ultras, cette mesure est une « ineptie ». Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, affirme : « Nous nous battrons jusqu’au bout pour sauver nos associations et prouver que le ministère fait fausse route. » Ces déclarations traduisent une véritable volonté de mobilisation, alors que des milliers de supporters ont défilé en soutien à leurs groupes.
Le mot d’ordre « Le Chaudron ne se dissout pas » affiché sur les banderoles démontre à quel point les ultras jouent un rôle crucial dans l’identité du club. Les Stéphanois refusent de voir leurs groupes symboliques sacrifiés sur l’autel de la lutte contre la violence. Ces collectifs, fondés dans les années 1990, gèrent aujourd’hui plus de 15 000 membres et revendiquent leur rôle de régulateurs dans les tribunes. La décision du ministère, qui reste en suspens, pourrait bouleverser l’équilibre de tout un stade et d’une ville.
Une sécurité maximale pour une journée sous tension
Face à l’ampleur de la mobilisation des supporters stéphanois, la préfecture n’a laissé aucune place à l’improvisation. Des dispositifs de sécurité renforcés ont été déployés pour encadrer la journée, marquée par une double tension : la manifestation des ultras et le match contre le PSG. Les autorités ont mobilisé des unités de forces mobiles, des drones, et même des canons à eau pour parer à tout débordement.
Le cortège, bien que festif et familial comme souhaité par ses organisateurs, reste sous une surveillance étroite. Les ultras ont clairement indiqué leur volonté d’éviter tout incident en demandant aux manifestants de ne pas apporter d’engins explosifs ni de symboles politiques. La pluie et le froid n’ont pas entamé la détermination des participants, qui ont défilé dans une ambiance bon enfant. Les autorités, elles, surveillent de près les activités des groupes ultras, avec une attention particulière sur les Magic Fans et les Green Angels, symboles de ferveur mais aussi sources de préoccupations pour le ministère.
La ferveur des Stéphanois, un lien indéfectible avec leurs ultras
À Saint-Étienne, le club de football et ses supporters ne font qu’un. Les ultras incarnent cette passion inébranlable, ce lien indéfectible qui unit une ville à son équipe. Parmi les manifestants, des générations de supporters se côtoient, des enfants en écharpes aux vétérans fiers de leur histoire commune. Jean Astier, un Stéphanois de 68 ans, résume cet attachement : « Ces groupes, c’est le poumon de Geoffroy-Guichard. Ce ne sont pas des hooligans. »
La ferveur des Stéphanois dépasse le cadre du football. Elle s’inscrit dans une tradition culturelle et sociale qui fait du stade Geoffroy-Guichard un lieu mythique. Les chants, les couleurs, et l’énergie des ultras donnent vie à ce « Chaudron » légendaire. Si la dissolution des Green Angels et Magic Fans venait à être actée, c’est tout l’ADN du club qui serait menacé. Pour les supporters, cette décision serait une attaque directe contre l’essence même de ce qui fait la grandeur de l’ASSE.
Face à la violence, le ministère intensifie sa surveillance
La montée des violences dans les stades préoccupe le ministère de l’Intérieur, qui multiplie les mesures pour endiguer le phénomène. Les groupes ultras, bien qu’ils revendiquent leur rôle de régulateurs, sont désormais sous une surveillance accrue. Les Magic Fans et les Green Angels sont convoqués mardi devant la Commission nationale consultative de prévention des violences, qui rendra un avis consultatif sur leur avenir.
Selon Tom Duffieu, porte-parole des Green Angels, cette approche est disproportionnée : « Bien qu’imparfaits, nos groupes sont structurés et jouent un rôle crucial dans la gestion des supporters. » Les procédures internes mises en place par les ultras, notamment pour sanctionner les comportements violents, sont ignorées par les autorités. Cette mise sous pression traduit une volonté d’aller au-delà de la simple répression et d’instaurer un contrôle étroit sur les organisations de supporters.
Quand les ultras deviennent des piliers du football
Les ultras ne sont pas de simples supporters, mais des acteurs clés du football moderne. Leur rôle dépasse largement l’animation des tribunes. Ils représentent l’identité, la passion, et souvent la mémoire collective des clubs. À Saint-Étienne, les Magic Fans et Green Angels sont devenus des figures incontournables, dialoguant avec la direction du club et les pouvoirs publics depuis plus de trois décennies.
Ces groupes structurés jouent un rôle de régulation au sein des kops nord et sud. Lorsque des membres commettent des délits, ils assument leurs actes devant les tribunaux. En interne, des mécanismes disciplinaires permettent de prévenir les débordements. La dissolution de ces collectifs reviendrait à fragiliser tout l’écosystème du supporterisme et à priver le club d’un soutien essentiel. Les ultras, bien que souvent critiqués, restent des piliers inamovibles de l’histoire et de l’avenir du football.
L’ASSE et Saint-Étienne s’élèvent contre la menace
Dans une ville où le football est presque une religion, l’idée de dissoudre les groupes ultras rencontre une opposition farouche. Le président de l’ASSE, Ivan Gazidis, s’est exprimé avec force contre cette mesure qu’il juge « disproportionnée et inefficace ». Selon lui, la violence et les discriminations dans les stades ne se régleront pas par une punition collective, mais par un travail de collaboration entre les clubs et leurs supporters.
Les habitants de Saint-Étienne, viscéralement attachés à leur club, voient dans cette menace une attaque contre leur identité. Ils se sont rassemblés en masse pour défendre leurs ultras, refusant de laisser leur ville perdre ce qui fait sa singularité. Ce samedi, le cortège était un véritable symbole d’unité, réunissant toutes les générations dans une ambiance de solidarité. L’ASSE et ses supporters ont clairement montré qu’ils ne se laisseront pas faire, face à une décision qui pourrait déstabiliser un patrimoine sportif et culturel cher à tous les Stéphanois.