Le président de la FIFA, Gianni Infantino, reconduit sans surprise à la tête de l’organisation lors du congrès électif à Kigali (Rwanda), profite d’une situation financière excédentaire pour verrouiller son empire à triple tour. Grâce à un chiffre d’affaires record de 7,6 milliards de dollars et des réserves à hauteur de 3,97 milliards de dollars à la fin de l’année 2022, la FIFA est devenue une monstrueuse machine à cash depuis l’intronisation de M. Infantino en 2016. Pour le cycle 2023-2026, l’instance a anticipé des revenus de 11 milliards de dollars, hors Coupe du monde des clubs, grâce à l’élargissement du Mondial à 48 équipes, à partir de l’édition 2026 coorganisée par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada. Si l’organisation s’enorgueillit d’avoir multiplié par sept les investissements dans le développement du football par rapport à la période pré-2016 et d’avoir initié des « réformes de gouvernance et de gestion financière », ces avancées ne sont pas exemptes de critiques. La nouveauté est principalement liée à la disparition des dépenses désastreuses de l’époque Blatter et à l’adoption d’une approche considérée comme étant plus sérieuse et professionnelle. Toutefois, la FIFA continue de traverser des zones d’ombre, alimentant le clientélisme et le clientélisme éhonté. En effet, la rémunération annuelle globale de M. Infantino s’élève à 3,62 millions d’euros et il s’est offert un bonus de 1,66 million d’euros après le mondial 2022 au Qatar. Si M. Infantino a vécu durant un an au Qatar, il est aujourd’hui domicilié dans le canton de Zug (Suisse), connu pour son régime fiscal avantageux. A l’aube de sa future réélection jusqu’en 2031, Gianni Infantino doit encore faire face à des critiques quant à sa gestion de l’organisation et à sa capacité à rendre la FIFA plus transparente.
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