Le football, ce sport roi habituellement synonyme de passion et d’effervescence, semble être devenu la seule compétition où « on se fait chier » aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Au cœur de cette désillusion se trouve le stade Vélodrome de Marseille, un lieu emblématique désormais touché par un malaise palpable. Habituellement vibrant sous les acclamations de ses supporters, le stade peine à attirer les foules et à créer une véritable ambiance olympique. Dans cet article, nous explorons les raisons de cette morosité ambiante, les baisses de fréquentation inquiétantes, et les possibles solutions pour redonner vie à cet événement majeur.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 et le malaise au stade Vélodrome
Le stade Vélodrome de Marseille, habituellement vibrant d’énergie, traverse une période de malaise et de désenchantement lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré une victoire éclatante de l’équipe de France olympique de football face à la Nouvelle-Zélande (3-0), l’ambiance reste morose. Un agent du stade exprime son mal-être : « J’ai un pincement, voire carrément mal au cœur, de voir le Vélodrome comme ça. »
Ce stade, symbole de la passion sportive marseillaise, accueille pourtant 45 000 spectateurs pour la qualification en quarts de finale, bien en-dessous des 60 000 présents lors du match d’ouverture contre les États-Unis. Avec une capacité de 68 000 places, cette baisse de fréquentation est préoccupante. Les chiffres sont encore plus alarmants pour les autres matchs : 17 000 spectateurs pour le match États-Unis – Allemagne et à peine 11 000 pour Nouvelle-Zélande – États-Unis. Cette absence d’enthousiasme n’affecte pas seulement les fans, mais également les professionnels du milieu, y compris les journalistes et photographes, qui observent cet écart entre l’ambiance effervescente des autres sports et le football.
Une fréquentation en baisse préoccupante
Le déclin de la fréquentation des matchs de football au stade Vélodrome pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 est très préoccupant. À peine 17 000 personnes se sont déplacées pour le match féminin entre les États-Unis et l’Allemagne, deux puissances du football mondial. Encore plus alarmant, seulement 11 000 spectateurs ont assisté au match masculin Nouvelle-Zélande – États-Unis.
Les raisons de cette désaffection sont multiples. Le manque de stars internationales, la complexité du tournoi et les tarifs élevés des billets jouent un rôle majeur. Les journalistes, généralement nombreux à couvrir les événements sportifs majeurs, sont également peu présents. « La dernière fois, il y avait à peine 15 journalistes dans la tribune de presse », confie un habitué du stade, soulignant une ambiance morose qui contraste fortement avec le dynamisme observé ailleurs.
Cette réduction des affluences n’affecte pas tous les stades de la même manière. Les enceintes comme le Parc des Princes et les stades des équipes françaises réussissent à attirer davantage de spectateurs. Cela pose la question de la pertinence de l’organisation et de la gestion des événements sportifs dans une ville comme Marseille, qui est traditionnellement passionnée de football.
La structure complexe du tournoi olympique de football
Le tournoi olympique de football aux Jeux Olympiques de Paris 2024 est marqué par une structure complexe qui déconcerte les spectateurs. Pour les hommes, seuls les joueurs de moins de 23 ans, à l’exception de trois, sont autorisés à participer. En revanche, le tournoi féminin ne comporte pas de telles restrictions d’âge et s’alignent sur les dates FIFA, permettant la libération des joueuses par leurs clubs.
Cette complexité dans les règles et le format du tournoi rend la compétition difficile à suivre pour le grand public. L’absence de grandes stars du football, telles qu’Antoine Griezmann et Kylian Mbappé, réduit également l’attrait de ces matchs. De plus, l’overdose de football causée par un Euro disputé à peine un mois plus tôt, ainsi que la présence constante du football à la télévision, contribue à l’essoufflement de l’intérêt des supporters.
Les organisateurs, malgré des affluences faibles, se montrent cependant satisfaits des chiffres. Ils estiment que les belles affluences pour les matchs des équipes françaises sont de bonnes surprises. Mais cette approche optimiste peine à cacher le sentiment d’un format de tournoi qui pourrait bénéficier d’une réévaluation.
Les tarifs en question
Les tarifs élevés des billets pour les matchs de football au stade Vélodrome lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 soulèvent d’importantes questions. Sébastien Jibrayel, adjoint au sport de la ville de Marseille, exprime son mécontentement face à un stade souvent aux deux tiers vide : « Pfff, moi en tant qu’élu au sport, dans une ville qui aime le sport, je ne suis pas du tout satisfait de voir un stade si vide. »
Pour remédier à cette situation, Jibrayel propose de revoir la politique tarifaire, notamment en offrant des places à 5 euros lorsque les affluences sont faibles. Selon lui, cette mesure pourrait permettre à davantage de personnes de profiter de l’esprit de fête des Jeux Olympiques. Bien que des packs à 60 euros pour trois matchs soient disponibles, ils ne semblent pas attrayants pour les personnes peu familières avec le football.
Cependant, Paris 2024 ne considère pas la question tarifaire comme un problème majeur. Ils expliquent en effet offrir 2 500 places à chaque collectivité (mairie, métropole, département et région) pour permettre à des personnes de profiter des matchs. Une révision de cette politique tarifaire pourrait pourtant être déterminante pour augmenter l’affluence et raviver l’enthousiasme des supporters.
Réinvention nécessaire du format olympique
Face aux défis rencontrés, une réinvention du format olympique pour le football semble inévitable. Le succès retentissant de la Kings League, une compétition de football à sept organisée par Gerard Piqué, pourrait offrir des pistes intéressantes pour le Comité International Olympique (CIO). Ce format plus dynamique et innovant pourrait attirer un public plus large et redonner un nouvel élan à la compétition.
La question de la pertinence d’un format aussi classique que celui proposé lors des Jeux Olympiques est d’autant plus pressante que d’autres sports, comme le rugby à sept, ont su s’adapter et rencontrer un franc succès. Thierry Henry, sélectionneur des Bleuets, et les joueurs comme Jean-Philippe Mateta semblent cependant peu enclins à envisager un changement, préférant se concentrer sur les matchs actuels.
L’avenir du tournoi olympique de football dépendra de la capacité des organisateurs à s’adapter et à proposer des formats plus attractifs. Le match France-Argentine à venir pourrait raviver l’intérêt, mais à plus long terme, une réflexion approfondie sur le format s’impose pour garantir le succès du football aux Jeux Olympiques.
Les futurs matchs et leurs enjeux
Les futurs matchs de football au stade Vélodrome lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 revêtent des enjeux cruciaux, tant pour les équipes que pour les organisateurs. Le match France-Argentine, en particulier, est attendu avec impatience et pourrait constituer un tournant dans la compétition. Une forte affluence et une ambiance renouvelée seraient des signaux positifs pour la suite du tournoi.
Cependant, au-delà de ce match phare, la capacité des équipes à maintenir l’intérêt des spectateurs sera déterminante. L’absence de grandes stars et la saturation de football dans les médias constituent des défis importants. Les performances des équipes locales, notamment celle de la France, joueront un rôle clé dans la dynamique des Jeux Olympiques.
Les organisateurs devront également redoubler d’efforts pour attirer les spectateurs aux matchs des équipes étrangères. Offrir des expériences uniques et renforcer la communication autour des matchs moins populaires pourrait aider à remplir les stades. En définitive, les prochains matchs seront un test décisif pour évaluer l’engouement pour le football aux Jeux Olympiques et déterminer les ajustements nécessaires pour l’avenir.