dimanche 8 juin 2025

L’Italie face au spectre d’un troisième Mondial manqué

En pleine crise sportive et institutionnelle, la Nazionale italienne se trouve à un carrefour décisif. Après deux échecs consécutifs lors des qualifications pour les Coupes du monde 2018 et 2022, l’Italie pourrait manquer une troisième édition de rang, une perspective inimaginable pour une nation au palmarès si prestigieux. L’éviction de Luciano Spalletti, suite à une défaite humiliante face à la Norvège, accentue les interrogations autour de la direction à prendre pour redonner un nouvel élan à l’équipe. Dans cet article, nous analysons les causes profondes de cette crise et les défis à relever pour sortir de l’impasse.

La défaite de Spalletti : un séisme pour les qualifications italiennes

La récente déroute italienne en Norvège (3-0) a marqué un tournant décisif pour la Nazionale. Ce revers cuisant lors du premier match des qualifications pour la Coupe du monde 2026 a non seulement ébranlé les espoirs de l’Italie, mais également scellé le sort de son sélectionneur, Luciano Spalletti. Cette défaite met en lumière les difficultés persistantes d’une équipe qui semblait pourtant renaître après un Euro 2024 désastreux. Avec des attentes élevées et un palmarès récent en demi-teinte, la pression était immense sur le champion d’Italie 2023 avec Naples.

La perte contre la Norvège a révélé des failles criantes dans la défense italienne, incapable de contenir l’attaque norvégienne menée par un Erling Haaland en grande forme. Les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir sur Spalletti, accusé de ne pas avoir su mobiliser ses joueurs face à un adversaire pourtant abordable. Cette rencontre, symbolique de la chute italienne, a été un électrochoc pour les fans et les observateurs, qui espéraient un début de qualifications plus prometteur.

Les statistiques parlent d’elles-mêmes : l’Italie n’a remporté que 47,83 % de ses matchs sous l’ère Spalletti, un bilan parmi les plus faibles du XXIe siècle pour un sélectionneur italien. Cette défaite face à la Norvège, au-delà de son impact immédiat, représente un signal d’alarme pour une équipe nationale en quête de stabilité et de rédemption.

Les vérités derrière l’éviction de Spalletti

La décision de se séparer de Luciano Spalletti a surpris le monde du football, d’autant que cette annonce est intervenue à la veille du match contre la Moldavie. Le sélectionneur a révélé lui-même la nouvelle lors d’une conférence de presse, affirmant qu’il n’avait aucune intention de démissionner. Selon ses propres mots : « Je n’avais pas l’intention de démissionner. J’aurais préféré rester et faire mon travail mais je dois prendre acte de cette décision. » Ces propos traduisent un licenciement décidé en haut lieu par la Fédération italienne.

Les raisons de cette éviction sont multiples. En premier lieu, le bilan sportif insuffisant, avec seulement 11 victoires en 23 matchs, a été un facteur déterminant. Ensuite, la gestion des joueurs et des stratégies sur le terrain a été remise en question. L’incapacité à capitaliser sur le potentiel de l’effectif, pourtant riche en talents, a pesé lourd dans la balance. Enfin, les pressions médiatiques et les critiques constantes ont contribué à rendre la position de Spalletti intenable.

En coulisses, la décision semble avoir été précipitée par des tensions avec le président de la Fédération, Gabriele Gravina, bien qu’il ait récemment défendu son sélectionneur publiquement. Ce licenciement met en lumière les dysfonctionnements internes d’une Nazionale en proie à des défis structurels qui vont bien au-delà du terrain.

Spalletti face à la Moldavie : l’heure de la dernière bataille

Le match contre la Moldavie, prévu à Reggio d’Émilie, sera la dernière apparition de Spalletti sur le banc de la Nazionale. Une rencontre qui, bien que symbolique, revêt une importance capitale pour l’Italie, tant pour son avenir dans les qualifications que pour l’honneur de son sélectionneur sortant. Dans un contexte tendu, Spalletti tentera de terminer son mandat sur une note positive.

Sur le plan stratégique, ce match offre une opportunité de tester de nouvelles dynamiques face à un adversaire largement à la portée de l’Italie. Les joueurs auront à cœur de prouver qu’ils peuvent se relever après la débâcle en Norvège. Mais au-delà du terrain, c’est l’attitude de Spalletti qui sera scrutée. Comment gérera-t-il la pression et le poids émotionnel de cette ultime bataille ?

Une victoire contre la Moldavie ne suffira sans doute pas à effacer les récents déboires, mais elle pourrait redonner un peu d’élan à une équipe en pleine reconstruction. Pour Spalletti, il s’agit également d’une occasion de sortir la tête haute, malgré les circonstances tumultueuses de son départ.

Succession de Spalletti : qui prendra les rênes de la Nazionale ?

La question de la succession de Luciano Spalletti est désormais sur toutes les lèvres. Plusieurs noms circulent déjà pour reprendre les commandes de l’équipe nationale italienne. Parmi eux, celui de Claudio Ranieri se démarque. À 73 ans, l’ancien entraîneur de Leicester et de la Roma pourrait apporter une expérience précieuse et une approche pragmatique, deux qualités qui font défaut à la Nazionale ces derniers temps.

Un autre nom évoqué est celui de Stefano Pioli, actuellement à la tête d’Al-Nassr, qui pourrait représenter une solution plus audacieuse et tournée vers l’avenir. Son expérience en Serie A avec l’AC Milan et son style tactique moderne pourraient convenir à une équipe en quête de renouveau. Cependant, la Fédération italienne devra également faire face à des contraintes financières et contractuelles pour attirer l’un de ces deux candidats.

Le choix du prochain sélectionneur sera crucial. La Nazionale a besoin non seulement d’un stratège, mais aussi d’un leader capable de redonner confiance aux joueurs et aux supporters. La pression est donc immense pour la Fédération, qui doit éviter une nouvelle erreur de casting après l’échec de Spalletti.

La Nazionale en quête d’un nouveau souffle

L’échec de Spalletti met en évidence une problématique plus large : la Nazionale doit se réinventer pour redevenir une puissance incontournable sur la scène internationale. Les éliminations successives des Coupes du monde 2018 et 2022, combinées aux résultats décevants des derniers tournois, ont laissé des cicatrices profondes. La priorité est claire : reconstruire une équipe compétitive et redonner une identité forte au football italien.

La Fédération italienne doit maintenant s’atteler à une réforme globale, allant au-delà du simple changement de sélectionneur. Cela inclut une meilleure gestion des jeunes talents, une analyse approfondie des lacunes tactiques, et une vision à long terme pour les compétitions internationales. Les clubs italiens, souvent accusés de privilégier les joueurs étrangers, devront également jouer un rôle actif dans cette revitalisation.

Pour les supporters, l’espoir réside dans la capacité de l’Italie à surmonter cette période difficile. L’histoire du football transalpin est riche en retours spectaculaires, et beaucoup espèrent que la Nazionale saura une fois de plus écrire un nouveau chapitre glorieux dans les années à venir.

Un départ lourd de sens pour l’Italie et Spalletti

Le départ de Luciano Spalletti est bien plus qu’un simple changement de sélectionneur. Il symbolise une période de turbulences et d’incertitudes pour la Nazionale, qui peine à retrouver la stabilité et le succès d’antan. Pour Spalletti, cette fin abrupte marque un point d’arrêt dans une carrière jusqu’alors couronnée de succès, notamment avec le Scudetto remporté à Naples.

Pour l’Italie, ce départ soulève des questions cruciales sur l’avenir. L’équipe peut-elle se relever rapidement et retrouver une dynamique gagnante ? Les choix à venir, tant au niveau du staff technique que des joueurs, seront déterminants. Une chose est sûre : ce moment restera gravé comme une étape charnière dans l’histoire récente du football italien.

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